C'est un pays secoué par des mini-crises qui a célébré le 76ème anniversaire de l'insurrection de mars 1947. Madagascar, certes, ne connaît pas les convulsions violentes qu'elle a connues dans le passé, mais on voit des tensions surgir un peu partout. Le malaise ne fait qu'augmenter et il est difficile de le dissiper. Le rôle des dirigeants, dans le contexte actuel, est de rassurer et de savoir calmer une colère générée par une frustration pouvant se transformer en explosion.
Un équilibre fragile à préserver à tout prix
Les Malgaches ont commémoré le soulèvement de 1947 dans le recueillement. Cependant, la majorité d'entre eux semble aujourd'hui moins réceptive au rappel de ces événements qui ont marqué leur histoire. Ils sont plutôt plongés dans celle de cette troisième décade du XXIème siècle. Ils vivent pleinement les événements auxquels ils sont confrontés aujourd'hui. Ce sont le changement climatique, la guerre russo-ukrainienne, les nouveaux rapports de force entre grandes puissances, mais plus localement l'augmentation des difficultés de la vie quotidienne, l'insécurité.
Ces réalités, les citoyens les ont parfaitement intégrées tout en se remémorant les sacrifices des glorieux combattants de mars 1947. Ils doivent aujourd'hui faire face à un combat d'un autre genre, celui du respect de leurs droits. Les habitants de la Grande île sont connus pour leur résignation, mais cette capacité a cependant des limites.
On le voit à de nombreux signes qui surgissent ces derniers temps. Ce qui s'est passé récemment à Sambava en est la manifestation. Elle montre qu'un point de rupture a été atteint. Les autorités ont réussi néanmoins à calmer l'exaspération de la population, mais elles n'ont pas entièrement répondu à ses attentes. On note d'autres poussées de fièvre dans différentes régions. Pour le moment, la situation est plus ou moins bien maîtrisée, mais l'équilibre est très fragile et on ne sait pas jusqu'à quand cela va durer.