Les troubles bipolaires peuvent être traités et détectés avec un diagnostic à temps.
La bipolarité est l'une des maladies mentales les plus fréquentes et constitue parfois une cause avérée de cas de suicide et de tentatives de suicide. Détecter précocement les signes et pallier cette maladie est possible, selon le professeur Bertille Hortense Rajaonarison, neuropsychiatre des Hôpitaux dans le service Santé mentale du Centre Hospitalo-Universitaire de soins et de santé publique d'Analakely. « Le trouble bipolaire est un trouble qui affecte les neurotransmetteurs. Il est aussi appelé trouble de l'humeur. Le dysfonctionnement dans les neurotransmetteurs fait que le malade ressent en excès ses émotions de joie. La personne devient hyperactive et même ressent une perte de sommeil. Dans d'autres cas, la tristesse peut conduire à des épisodes dépressifs avec des pensées suicidaires », rappelle-t-elle.
Dans la plupart des cas, la détection des symptômes permet d'éviter les conséquences sur le patient et sur ses proches. Le manque de sensibilisation sur le sujet ne permet pas de faire suivre un traitement au patient. « Dès qu'une personne présente des changements de comportement et des épisodes maniaques sous forme de débordement d'énergie, des phases d'excitation allant à des épisodes de dépression, les proches devraient être vigilants et lui faire consulter le plutôt possible un psychiâtre », affirme le professeur Rajaonarison.
Prise en charge
La neuropsychiatre met l'accent sur la prise en charge précoce. « Les personnes malades vivent dans la société mais les symptômes sont méconnus du grand public. Les proches de la personne malade ne découvrent l'existence de la maladie que lorsque les excès maniaques deviennent graves. À ce moment-là, il sera un peu tard.
Notons que la détection et la prise en charge à temps va permettre de stabiliser l'état du patient », souligne la neuropsychiatre. Dans la majorité des cas, cette maladie pourrait être traitée mais la prise en charge s'étend sur une longue période. Le coût des médicaments fait partie des difficultés auxquelles les malades font face, selon le professeur. « Le trouble bipolaire est une pathologie chronique qui nécessite un long traitement. Le coût du traitement constitue un frein à la continuité du traitement pour certains malades. On peut l'estimer à 70% du salaire journalier », déplore le médecin.