Afrique: Allocution liminaire du Directeur général de l'OMS lors du point presse du 29 mars 2023

communiqué de presse

Bonjour, bon après-midi et bonsoir,

Tout d'abord, évoquons les flambées de maladie à virus Marburg en Guinée équatoriale et en Tanzanie.

En Guinée équatoriale, l'OMS est sur le terrain avec ses partenaires pour aider le Ministère de la santé à riposter à la flambée.

Nous avons déployé des équipes pour contribuer à la recherche de cas, à la prise en charge clinique, à la logistique et à la participation des communautés.

Nous avons également aidé à établir des unités de traitement dans les zones touchées.

Il y a toujours officiellement neuf cas signalés, dont sept ont entraîné le décès du patient, dans trois provinces.

Cependant, ces trois provinces sont distantes de 150 kilomètres, ce qui laisse supposer une transmission plus étendue du virus.

L'OMS a connaissance d'autres cas et nous avons demandé aux autorités publiques de les lui signaler officiellement.

En Tanzanie, ce sont toujours huit cas qui ont été confirmés, dont cinq décès.

Trois personnes sont actuellement soignées dans un établissement de santé. Deux agents de santé figurent parmi les cas confirmés, dont un décès.

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Jusqu'à présent, tous les cas signalés se situent dans une seule région.

L'OMS et ses partenaires, dont l'UNICEF, les CDC des États-Unis et MSF, ont offert leur soutien au gouvernement pour combler les éventuelles lacunes de la riposte.

Comme nous l'avons dit la semaine dernière, l'OMS s'efforce d'entamer au plus vite des essais de vaccins et de traitements.

Un comité de l'OMS a désormais examiné les éléments probants pour quatre vaccins. Les protocoles d'essai sont finalisés et nos partenaires sont prêts à soutenir les essais.

Nous sommes impatients de travailler avec les gouvernements des deux pays pour commencer ces essais, de manière à aider à prévenir les cas et les décès dans la situation actuelle et lors de futures flambées épidémiques.

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Les épidémies de maladie à virus Marburg nous rappellent une fois de plus que nous ne pouvons vraiment protéger la santé humaine que si nous protégeons également la santé des animaux et de notre planète, dont dépend toute vie.

C'est ce que nous appelons l'approche « Une seule santé ».

Ce concept « Une seule santé » n'est pas neuf. Depuis des décennies, l'OMS collabore avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et l'Organisation mondiale de la santé animale dans le cadre d'un partenariat tripartite visant à faire face aux risques sanitaires qui découlent des interactions entre les humains, les animaux et l'environnement.

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, nous nous sommes à nouveau rendu compte qu'il nous fallait élargir l'approche « Une seule santé » et en faire une réalité, pas seulement un concept.

Ainsi, l'année dernière, le partenariat tripartite est devenu quadripartite avec l'arrivée du Programme des Nations Unies pour l'environnement.

Cette semaine, le partenariat quadripartite a tenu ici à l'OMS à Genève la réunion annuelle de ses dirigeants.

Ensemble, nous lançons un appel à l'action pour transposer le concept « Une seule santé » en mesures politiques concrètes dans les pays.

Nous appelons les pays à donner la priorité à l'approche « Une seule santé » en renforçant les politiques, les stratégies, les plans, les données probantes, les investissements et la main-d'oeuvre nécessaires pour faire face comme il se doit aux menaces qui découlent de notre relation avec les animaux et l'environnement.

Pour soutenir ces actions, le partenariat quadripartite a approuvé cette semaine un projet de guide pour la mise en oeuvre du Plan d'action conjoint « Une seule santé ».

Nous sommes également heureux de constater que l'approche « Une seule santé » figure en tant que principe clé dans l'avant-projet d'accord sur les pandémies que les pays négocient en ce moment.

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Une approche « Une seule santé » sera essentielle pour empêcher les virus de se propager des animaux aux humains.

C'est comme cela que bien des épidémies qui ont débuté, y compris le VIH, Marburg, Ebola, la grippe aviaire, la variole simienne, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003.

L'une des personnes qui a le plus compté pour identifier le SRAS comme une maladie nouvelle et mortelle a été le Dr Carlo Urbani, qui était dirigeait le Département des maladies infectieuses pour la Région OMS du Pacifique occidental et travaillait au Viet Nam.

Un jour, le Dr Urbani a reçu un appel d'un hôpital de Hanoï pour l'aider à enquêter sur ce qui semblait être un cas grave de grippe. Après avoir examiné le patient, il s'est rendu compte que ce n'était pas la grippe et qu'il y avait autre chose.

Les mesures que le Dr Urbani a prises sans tarder ont été essentielles pour aider à contenir l'épidémie en déclenchant une riposte mondiale qui a été essentielle pour enrayer l'épidémie au Viet Nam et sauver d'innombrables vies dans le monde.

Reconnaissant que cette nouvelle maladie était très contagieuse, le Dr Urbani a décidé de passer plusieurs jours à l'hôpital à coordonner les procédures de lutte anti-infectieuse, à mettre en place les interventions de quarantaine et à soutenir le moral du personnel hospitalier.

Le mois suivant, lors d'un vol à destination de Bangkok, le Dr Urbani a développé des symptômes du SRAS et est décédé de complications liées à la maladie moins de trois semaines plus tard. Il avait 46 ans et laissait derrière lui sa femme et leurs trois enfants.

Samedi, j'aurai l'honneur de participer à l'ouverture du Musée Carlo Urbani dans sa ville natale de Castelplanio, en Italie.

Nous avons aujourd'hui le plaisir de compter parmi nous le fils du Dr Urbani, Tommaso Urbani.

Tommaso, merci beaucoup de vous joindre à nous. Vous avez la parole.

[TOMMASO URBANI S'ADRESSE AUX MÉDIAS]

Grazie mille, Tommaso, à bientôt, et merci encore pour votre engagement à perpétuer l'héritage de votre père.

Alors que nous nous préparons au 75e anniversaire de l'OMS la semaine prochaine, le Dr Urbani incarne tout ce qu'elle représente : des personnes incroyables qui font des choses incroyables, parfois à leurs risques et périls, pour protéger les autres. Comme Carlo Urbani, même donner sa vie pour en sauver d'autres.

Christian, vous avez la parole.

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