Huit centres d'enrôlement qui ont été délocalisés de la chefferie des Bashu(Beni) il y a quelques semaines à cause des attaques des ADF, ne sont pas autorisés à rouvrir leurs portes, malgré l'accalmie et le retour des habitants dans leurs villages.
Cette décision aurait été prise par l'armée estimant que les conditions ne sont pas encore réunies dans cette zone du Nord-Kivu pour la sécurisation de tous ces centres.
« Les centres d'enrôlement des électeurs de Kanyihunga, Kithahuha, Mabuku, Mundiba, Mambingi, Rwahwa, Vurondo et Butuhe, ne fonctionnent pas à cause de l'insécurité grandissante dans la chefferie des Bashu. Et les autorités militaires disent qu'ils veulent que tous ces centres soient délocalisés vers Maboya », a expliqué Saddam Patanguli, un des leaders communautaires de la région.
La population de plusieurs entités de la chefferie des Bashu dit ne plus espérer obtenir la carte d'électeur, à quelques heures de la clôture de cette opération.
« Pour quelqu'un par exemple de Kanyihunga, pour se faire enrôler, il sera obligé de parcourir au moins 44 kilomètres pour obtenir sa carte d'électeur », a déploré Saddam Patanguli.
Il ajoute que la précarité socioéconomique ne permet aux citoyens de prendre un transport en commun pour se rendre dans ces centres d'enrôlement :
« Avec la situation socioéconomique que nous traversons, ça veut dire, la personne ne peut même pas trouver quelque chose en termes de transport pour lui faire parvenir jusqu'à Maboya. C'est-à-dire obtenir la carte d'électeur devient un calvaire pour la population de la chefferie des Bashu ».
Du côté de la CENI, les responsables affirment que la situation est actuellement sous examen, en vue de voir les mécanismes à mettre en place pour remédier cette situation.