Au cours d'une conférence de presse animée le 29 mars dernier, à Ouagadougou, le premier responsable de la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) a annoncé une batterie de mesures visant non seulement à mettre de l'ordre dans la délivrance des titres de transport, mais aussi à soulager les peines des usagers.
Parmi les mesures annoncées, je retiens principalement la délocalisation de certains services. Toute chose qui pourrait contribuer à réduire le flux humain que l'on constate généralement dans les locaux de la DGTTM. Ce qui est une très bonne chose en soi, surtout par ces temps qui courent où l'insécurité liée au terrorisme, sévit rigoureusement dans notre pays.
C'est en cela que je salue la clairvoyance des premiers responsables de la DGTTM qui ont su anticiper. Il ne faut pas attendre que le pire arrive pour commencer à courir dans tous les sens, à la recherche de solutions. Mieux vaut, dit-on, prévenir que guérir. Car, les terroristes sont ainsi faits qu'ils savent exploiter toutes les failles ; l'essentiel étant pour eux de pouvoir commettre leur basse besogne. Il ne faut donc pas prêter le flanc.
Il faut redoubler de vigilance et renforcer les mesures de contrôle. Pourquoi ne pas soumettre, s'il y a lieu, les usagers ayant accès aux services, à des fouilles ? Cela, à mon avis, est valable aussi bien pour la DGTTM que pour tous les autres services publics et privés ; tant il y va de la sécurité des travailleurs voire des usagers eux-mêmes. En tout cas, je salue la résolution prise par la DGTTM de vouloir mettre de l'ordre dans la Maison ; elle qui, d'année en année, se retrouve dans le hit-parade des services publics les plus corrompus.
J'invite les premiers responsables à secouer le cocotier afin de mettre fin à la pagaille
En effet, comme s'ils tentaient de se défendre, les premiers responsables n'ont pas hésité à jeter la pierre aux usagers dont la plupart s'attachent les services de démarcheurs sans chercher à connaître les prix officiels exigés. Par exemple, pour un document qui coûte 15 000 F CFA, le démarcheur peut réclamer 25 000 F CFA voire plus à l'usager qui, plus tard, ne manquera pas de se plaindre.
Ce qui n'est pas faux. Car, sous le prétexte de manque de temps, l'on a tendance à tout confier aux démarcheurs qui, on le sait, ne fait rien pour rien. Ils cherchent à manger si fait qu'ils ne font pas dans le sentiment. Mais ce que ne disent pas les patrons de la DGTTM, c'est que les démarcheurs ne peuvent rien faire dans la délivrance d'un titre de transport s'ils ne bénéficient pas de la complicité des agents de la maison.
Comme ils veulent se faire des sous, ce sont ces derniers qui montrent aux démarcheurs les raccourcis par lesquels il faut passer pour que le client soit rapidement satisfait. Certes, je suis d'accord qu'il n'y a pas de corrompu sans corrupteur. Mais laissez-moi vous dire que c'est le corrompu qui, de par les responsabilités qu'il occupe, prête le flanc. C'est ce qui se passe malheureusement dans l'Administration publique en général où les uns et les autres font le service minimum pour obliger l'usager à les soudoyer. Et la DGTTM n'échappe pas à cette triste réalité.
C'est pourquoi j'invite les premiers responsables à secouer le cocotier afin de mettre fin à la pagaille et à l'anarchie qui entachent sérieusement l'image de la Maison. Je reste convaincu que c'est possible, pour peu que soient mis en place des mécanismes de contrôle et de surveillance. Autrement, on aura beau parler, rien n'y fera. Et la corruption continuera de prendre de l'ampleur.