Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a déclaré, jeudi 30 mars, que « les populations de la RDC ont le droit de vivre en paix ». Il l'a déclaré lors de son intervention à la 52e session du Conseil des droits de l'homme qui se tient à Genève.
« Les populations de la RDC ont le droit de vivre en paix, à l'abri du besoin et de la peur. Elles méritent bien plus que ces cycles continus de brutalité et de misère », a déclaré Volker Türk.
Dans un pays aux ressources abondantes, si extraordinairement fertile et vaste que les observateurs estiment qu'il pourrait nourrir la moitié de l'Afrique, 26,4 millions de personnes (soit un Congolais sur quatre) souffrent d'une grave insécurité alimentaire, a-t-il rappelé.
Pour le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, la faible gouvernance et le manque d'accès aux infrastructures essentielles et aux services publics dans de nombreuses régions ont des conséquences néfastes sur l'exercice des droits économiques et sociaux, notamment en matière d'éducation et de santé.
Volker Türk note que la RDC compte le plus grand nombre de personnes déplacées internes en Afrique :
« En raison des actes de violence perpétrés par de nombreux groupes armés, 6 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, soit le plus important nombre de personnes déplacées internes du continent africain. La violence endurée par de larges segments de la population en RDC est alimentée par l'impunité et la corruption, qui sapent les efforts de l'État pour fournir des services de base, établir l'ordre et empêcher les pratiques commerciales abusives et violentes ».
En conséquence, poursuit-il, la population n'est pas seulement privée de sécurité, mais aussi d'une part légitime des richesses du pays.
« Les autorités ont pris des mesures importantes pour lutter contre l'impunité. En 2022, au moins 91 membres des forces de défense et de sécurité et au moins 143 membres de groupes armés ont été condamnés pour des infractions liées à des violations des droits humains », a-t-il rappelé.
Selon lui, il s'agit là de résultats importants, tant pour les victimes que pour leur effet dissuasif. Toutefois, « l'ampleur des violations et des abus des droits humains subis exige davantage d'actions pour enrayer le sentiment généralisé d'impunité ».
Volker Türk promet que le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme continuera à soutenir les efforts déployés par les autorités pour faire progresser les droits humains, notamment dans le contexte du retrait prévu de la MONUSCO :
« Les droits humains doivent être au coeur de ce processus de transition ordonné et progressif. Il est essentiel que des ressources suffisantes soient allouées pour assurer une présence solide des Nations unies en matière de droits humains dans le pays, afin de garantir que nous soyons en mesure de poursuivre nos activités de surveillance, de production de rapports, de renforcement des capacités, de plaidoyer et d'alerte précoce, tout en intensifiant les programmes d'assistance technique au sein de l'Equipe Pays des Nations unies ».