Le président Salva Kiir a nommé un nouveau ministre de la Défense issu de ses rangs. Et ce alors que le poste doit normalement revenir à l'opposition selon l'accord de paix signé en 2018 entre lui et l'opposition.

Cette nomination intervient trois semaines après le limogeage de la ministre de la Défense Angela Teny qui n'est autre que l'épouse du vice président, Riek Machar, le grand adversaire du chef de l'État.

C'est une véritable provocation ont réagi plusieurs observateurs de la politique sud-soudanaise. Le président Salva a non seulement démi de ses fonctions la ministre de la Défense, mais a nommé à ce poste un général de l'armée qui lui est loyal. Le général Chol Thon Balok a prêté serment hier devant le chef de l'État. Nous n'avons pas été consultés, a aussitôt réagi l'opposition, le SPLM-IO de Riek Machar, ajoutant qu'il s'agit d'une violation flagrante de l'accord de paix signé par les deux parties.

Cette nomination risque de paralyser plus encore cet accord de paix, sensé déboucher sur des élections d'ici fin 2024. Le président Kiir cherche à contrôler tous les postes d'influence en amont du scrutin, explique un analyste politique. Celui qui contrôle l'armée peut peser sur les résultats de l'élection ajoute-t-il.

Alors que le Soudan du Sud fait l'objet d'un embargo de l'ONU sur les armes, le contrôle du ministère de la Défense est crucial pour contourner cet embargo, indique un autre chercheur.

Cette nomination n'est pas de bonne augure, estime ce dernier et laisse craindre une reprise des hostilités entre le président Salva Kiir et son rival Riek Machar.