Burkina Faso: Le conseil d'administration du FMI approuve un financement d'urgence de 80 millions de dollars en faveur du pays

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Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd'hui un décaissement de 80,7 millions de dollars (60,2 millions de DTS) au titre du guichet « chocs alimentaires » de la Facilité de crédit rapide pour aider le Burkina Faso à répondre aux besoins urgents de la balance des paiements liés à la crise alimentaire mondiale.

L'insécurité alimentaire au Burkina Faso s'est considérablement accentuée en raison de la détérioration de la situation sécuritaire, qui a entraîné le déplacement d'environ 2 millions de personnes ; d'événements climatiques défavorables ; de perturbations des chaînes d'approvisionnement à la suite de la pandémie de COVID-19 ; de la guerre de la Russie en Ukraine ; et de l'augmentation des prix des denrées alimentaires et d'intrants agricoles tels que les engrais et les semences. C'est ainsi qu'environ 16 % de la population se trouve en situation d'insécurité alimentaire aigüe.

Les autorités font également face à de graves difficultés macroéconomiques. Les amortisseurs extérieurs et budgétaires se sont considérablement érodés en 2022 : le déficit du solde des transactions courantes a atteint 5,2 % du PIB et le déficit budgétaire global s'est creusé à 10,3 % du PIB. Ces deux détériorations ont pour origine des chocs exogènes qui persistent et se chevauchent, en particulier la volatilité de l'environnement politique, la fragilité et la détérioration des conditions sécuritaires, la guerre en Ukraine et les perturbations des chaînes d'approvisionnement internationales à la suite de la pandémie. La conjugaison de tous ces chocs a porté préjudice à l'activité économique au Burkina Faso, où la croissance du PIB a ralenti de 6,9 % du PIB en 2021 à 2,5 % en 2022, et où les déséquilibres macroéconomiques se sont aggravés.

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À la suite des délibérations du conseil d'administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Le Burkina Faso a été frappé par plusieurs chocs, notamment la détérioration des conditions sécuritaires, des événements climatiques défavorables et la guerre de la Russie en Ukraine, qui a entraîné une hausse des prix de l'énergie et des intrants agricoles et réduit l'accès à la nourriture pour les ménages pauvres. L'aide financière d'urgence au titre du du guichet « chocs alimentaires » de la FCR (FCR-FSW) aiderait à répondre aux besoins urgents de la balance des paiements et à atténuer l'impact de la crise alimentaire sur les groupes les plus vulnérables.

« La réponse des autorités à la crise se concentre à juste titre sur la fourniture d'une aide alimentaire immédiate aux ménages touchés, la prévention de la malnutrition et l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable, ainsi que la protection du bétail et de l'élevage. Des mesures visant à améliorer la transparence et la gouvernance dans l'utilisation des ressources du Fonds allouées au titre de la FSW sont nécessaires. Les autorités sont déterminées à améliorer les pratiques de gestion des finances publiques et à progresser vers la mise en place du compte unique du Trésor.

Les plans visant à préparer des rapports d'étape et des audits sur la mise en oeuvre du programme de transferts monétaires et de toutes les dépenses d'urgence alimentaire sont importants. L'identification et la publication des bénéficiaires effectifs des entités adjudicataires des marchés publics liés aux mesures de lutte contre la crise alimentaire seraient essentielles.

« Les autorités reconnaissent qu'un engagement plus fort avec le FMI soutiendrait leurs efforts pour parvenir à la stabilité macroéconomique, obtenir un soutien extérieur supplémentaire et jeter les bases d'un développement à long terme. Leur focalisation à plus long terme sur la création d'un espace budgétaire pour soutenir une croissance plus élevée et la réduction de la pauvreté et l'amélioration durable de la sécurité alimentaire est appropriée.

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