Dakar — L'Organisation internationale de la Francophonie a dévoilé les sept lauréats sélectionnés à l'issue du concours "Liberté série" organisé dans le cadre de la première édition du festival panafricain des séries dénommé "Dakar séries" et prévue du 3 au 6 mai prochains à Dakar, a annoncé, jeudi, le site "Imagesfrancophones" de l'OIF, dédié au 7e art.

Deux auteurs sénégalais figurent parmi ces lauréats composés également de réalisateurs africains venant de la Côte d'Ivoire, du Cameroun, de la République démocratique du Congo et de la République de Guinée.

Il s'agit de Tiah Bèye, avec son projet "La repat", une fiction (8 x 30') qui raconte "l'histoire de Olivia coincée à Abidjan et qui essaie de s'intégrer comme elle peut dans son lycée, tout en mettant son audace au service des brouteurs dans l'espoir de payer son billet retour pour la France".

L'autre sénégalais est Peter Ayivor et ses co-auteurs Fama Sow et Amadou Ba. Son histoire tourne autour d'"une femme qui se réveille dans un lit d'hôpital psychiatrique sans savoir comment elle y est arrivée".

"Le jury parmi lesquels on compte le réalisateur congolais Dieudo Hamady et l'Ivoirienne Maguerite Abouet, scénariste, après avoir examiné les 20 dossiers restant en lice, a retenu 7 projets dont les auteurs seront invités à participer à une résidence d'écriture début mai à Dakar", indiquent les organisateurs dans un document.

La résidence aura lieu à l'école de cinéma Kourtrajmé de Dakar, fondée par le réalisateur français d'origine malienne Ladji Ly, lauréat du prix grand prix du jury au Festival de Cannes en 2019 avec son film "Les misérables", soulignent-ils.

A l'issue de cet atelier, les porteurs de projets feront leur "pitch" - présentation d'un projet ou d'une idée destinée à convaincre un interlocuteur - lors d'une soirée spéciale du Festival Dakar série. Un lauréat du "Grand Prix Clap ACP liberté Série" recevra un prix doté de 5000 euros (environ 3 millions 279 mille FCFA), indique le site "Imagesfrancophones" de l'OIF.

Il révèle que 119 projets de série venant de 13 pays ont été déposés, du 1er février au 3 mars dernier. Selon l'OIF, une première pré-sélection opérée par "Paper To Film", - société partenaire de l'OIF dans ce concours - a conduit à éliminer 89 d'entre eux. Dix autres ont été écartés lors d'une deuxième phase faisant intervenir l'OIF et Dakar Séries.

L'organisation ajoute que le concours "Liberté Série" se veut un "accélérateur de créativité" à une période où la production de séries se professionnalise, mais peine encore à s'exporter et hésite à aborder certains genres, domaines ou formes d'écriture tels que les fictions historiques, les récits biographiques et les adaptations littéraires.

"Aujourd'hui, des histoires fortes, puissantes, ancrées dans l'imaginaire et dans la réalité des pays d'Afrique subsaharienne, sont portées à l'écran, obtiennent des audiences record et font vivre des centaines d'auteurs, artistes et producteurs", constate-t-elle.

L'acteur burkinabè Issaka Sawadogo, président du festival "Dakar Séries", avait souligné lors d'une conférence de presse au dernier Festival panafricain de cinéma et de télévision de Ouagadougou (Fespaco), que Dakar allait être un tremplin pour l'industrialisation de l'audiovisuelle en Afrique.

"Ce sera une plateforme pour pérenniser et accompagner les séries, la créativité artistique et la mise en réseau et une plateforme qui mettra en connexion les producteurs réalisateurs, scénaristes, acteurs et techniciens", avait-il dit.