Le verdict du procès de diffamation opposant Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang est tombé. Le leader de l'opposition sénégalaise a été condamné à deux mois de prison avec sursis et à verser 200 millions de francs CFA à l'actuel ministre du Tourisme et des Loisirs en guise de dommages et intérêts.
Nous saluons cette décision qui apaise le climat politico-socio-judiciaire extrêmement tendu depuis plusieurs semaines avec son lot de morts, de blessés, d'arrestations, de destructions de biens publics et privés, sans occulter des pertes incommensurables liées aux journées de ville morte. Finalement, le droit a été dit, parce que Ousmane Sonko qui n'a apporté aucune preuve de ses affirmations, a été donc condamné.
Par la même occasion, le juge Mamadou Yakham Keïta qui a vidé l'affaire, suite au désistement du président de la Première Chambre correctionnelle, Pape Mohamed Diop, récusé par Ousmane Sonko, a tenu compte du statut de ce dernier.
En faisant preuve de clémence, il ne prive pas au président du parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité (Pastef) de ses droits civiques et politiques qui l'empêcheraient de porter sa candidature pour la présidentielle de 2024.
La justice sénégalaise sort donc grandie d'un procès à hauts risques où tous les ingrédients semblaient réunis pour installer le chaos au Sénégal à 10 mois de l'élection présidentielle prévue le 25 février 2024.
La presse internationale avait déjà braqué ses caméras sur notre pays. Son statut de havre de paix, de démocratie chantée, jalousée même, fait qu'il occupe depuis plusieurs jours des plateaux en Afrique et dans le monde.
Au finish, le Sénégal est resté debout. Sa justice a tranché en s'appuyant sur les lois et règlements en vigueur. Les faucons de l'Alliance de pour la République (APR), les adeptes du «Gatsa Gatsa» au sein du parti Pastef et/ou de la coalition Yewwi Askan Wi, sans occulter les pompiers-pyromanes et autres auteurs d'articles sur commande, ont tous été groggys par ce verdict d'apaisement qui honore notre pays. «La justice a respecté sa posture d'opposant (Ousmane Sonko, Ndlr) mais à censuré ses excès de tribun», dixit Pierre-Olivier Sur, avocat français de Mame Mbaye Niang. Une déclaration qui tranche d'avec celles de certains de ses collègues qui restent, eux, honteusement dans la dynamique d'attiser le feu avec des discours basés sur la haine, la provocation et non sur des textes de droit, la jurisprudence et/ou la doctrine. Hier, la justice a marqué un coup, sans objection, aucune !