Trois semaines après le passage du cyclone Freddy qui a fortement touché la cité du Soleil et cinq autres districts, le relèvement se fait encore difficilement.
De l'eau stagnante. C'est encore la scène de désolation qui marque la ville de Toliara, trois semaines après le passage du cyclone Freddy qui a entraîné de fortes pluies. Les écoles ont été les plus touchées par ces eaux stagnantes lesquelles ont eu du mal à trouver le chemin de sortie. Les ruelles de Mahavatse, Andaboly, Andakoro, Antsihanaka, Anketa, Motombe, Mangabe, Betania, Ankiembe sont encore difficiles d'accès pour les piétons et les cyclo-pousses.
Le principal problème réside dans le fait qu'il y a peu ou pas de canaux d'évacuation pouvant conduire les eaux vers la mer. « Toliara ne se plaint pas de ces canaux d'évacuation inexistants dans la mesure où il fait soleil presque onze mois sur douze. Les habitants ont pris l'habitude de ne voir des eaux stagnantes que pour un temps. Aussi, s'habituent-ils très bien à la situation », raconte Voriandro, un vieil habitant d'Anketa.
Plusieurs endroits de ce fokontany, Ankiembe et celui de Tsonkobory, entre autres, sont indiqués comme des zones inondables à Toliara et donc non constructibles. Mais on enregistre près de deux mille ménages rien que dans le fokontany d'Ankiembe. Des constructions en tôle, en matériau local et en dur fleurissent dans ces quartiers. Pourtant le système d'évacuation est négligé et fait grandement défaut. Quand il pleut, les eaux de pluies se mélangent avec celles des toilettes, les eaux usées domestiques et parfois des sources d'eau.
Long terme
De nombreux ménages n'ont d'autres choix que de « vivre » avec ces eaux stagnantes. À Anketa, les eaux s'invitent dans les salons. Seules des affaires sensibles sont mises en hauteur, mais les meubles restent dans l'eau. Et des familles continuent de vivre normalement comme regarder la télé ou manger à table, mais les pieds dans l'eau.
« Nous n'avons le choix que de rester et attendre que le niveau des eaux baisse. C'est un peu le même scénario à chaque période de pluies », raconte Evelyne, du quartier d'Anketa Bas. Le gouvernorat de la région Atsimo-Andrefana, avec la commune urbaine de Toliara et l'aide des partenaires techniques et financiers comme les organismes onusiens, a utilisé des motopompes pour absorber les eaux stagnantes dans les points sensibles et d'affluence. Neuf motopompes ont aidé à évacuer les eaux, principalement celles qui persistent du côté de Mahavatse I et II, au niveau de la Gendarmerie de Mahavatse, au marché de Scama à Betania, devant la BOA Tsimenatse, à Ankiembe Bas.
Soit l'eau est dirigée directement vers la mer avec de long tuyaux, soit elle est stockée dans des camions-citernes et jetées par la suite dans la mer. La ville de Toliara se trouve à un niveau plus bas que celui de la mer. Le système de clapet comme celui mis en place par la commune urbaine de Toliara avec le projet Padeve du ministère de l'Aménagement du territoire, au Jardin de la mer, semble ne pas encore faire trop d'effets. Seuls des aménagements et la mise en place d'infrastructures durables peuvent sauver Toliara.