Congo-Kinshasa: Le Centre - Germain Kambinga salue l'entrée de Bemba dans l'équipe Sama II !

J'ai effectivement travaillé au côté de Jean Pierre Bemba pendant dix ans avant que je ne prenne la décision de faire mon propre chemin, en créant mon Parti LIBERTÉ et mon regroupement politique LE CENTRE.

Cela, pour dire que je connais bien l'homme d'Etat qu'il est. La première chose qu'il faut souligner et nous l'avons dit plus haut c'est qu'il est l'acteur politique les plus outillé en matière militaire car à part le PR05 et JKK aucun autre acteur politique ne peut lui contester cela. C'est un homme avec un sens stratégique impressionnant, une rigueur pointilliste et un sens de l'autorité et du résultat chevillé au corps. Le Président Kabila lui-même, au plus fort de la transition 1+4 lui avait confié, nous nous en souvenons l'offensive contre les forces de Nkunda et Jules Mutebusi en renfort au général Mbuza Mabe, lors de la tentative de prise de Bukavu en 2004. Il n'était pourtant pas en charge des questions sécuritaires puisqu'il était plutôt en charge des questions ECOFIN.

C'est vous dire que nous avons la certitude qu'il apportera si on lui en donne les moyens une donne nouvelle dans cette guerre contre le Rwanda. J'en ai la conviction car à plusieurs reprises en des temps non suspects, le Centre s'était déjà prononcé pour cette approche. Je pense donc que dans les circonstances actuelles, le PR05 ne pouvait pas faire un meilleur choix à ce poste. Il faut également noter que peu de congolais auraient imaginé Bemba accepter cette fonction mais il l'a fait et cela démontre un esprit d'abnégation et un patriotisme qui devrait nous interpeler tous en cette période fatidique de la vie de la nation où les énergies et la mobilisation de tous est requise autour de la Défense de la patrie", affirme Germain Kambinga Katomba, Président du Parti Politique Liberté et du Regroupement Politique : Le Centre, dans une interview exclusive accordée hier, jeudi 30 mars 2023, à La Prospérité. Décryptage.

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Interview

Après la publication du gouvernement Sama II, quelle a été votre impression sur taille et sa composition ?

A quelques mois des élections générales prévues pour cette fin d'années, il est évident que le PR05 se devait de réajuster son gouvernement pour l'adapter aux enjeux qui se présentaient à lui comme chef de l'état et candidat à sa succession. Il fallait d'une part renforcer l'efficacité gestionnaire de son gouvernement pour accélérer les réalisations qui seront de justificatifs devant le peuple de son souhait de continuation, renforcer l'axe politique qui lui permettra de constituer des alliances politiques solides à même de lui garantir une avance stratégique sur ses principaux adversaires et enfin se doter de toutes les énergies à même de l'appuyer dans cette guerre innommable que le Rwanda impose à la RDC par M23 interposé.

Lorsque l'on regarde bien la composition de ce gouvernement on peut conclure apriori que ces trois objectifs sont atteint. Tout d'abord en maintenant son Premier Ministre en fonction, il s'assure une continuité efficiente dans la poursuite des projets en cours. Ensuite, en maintenant la jeune garde qu'il s'est constitué il démontre sa volonté d'accompagner leur énergie par un renouvellement de confiance qui les obligera en plus de l'expertise qu'il accumule d'améliorer encore davantage l'efficacité et cela dans l'urgence de leur action, cela dans le but d'offrir un bilan tangible au PR5 pour les élections de 2023. Puis, en y ajoutant des leaders de premier ordre comme Jean Pierre Bemba, Vital Kamerhe et Antipas Mbusa Nyamwisi, il étoffe l'appareil gouvernemental d'hommes d'expérience ayant par ailleurs pour chacun d'eux une assise politique forte. Ceci rencontre l'objectif électoral évoqué ci-haut.

Il sied de noter que s'agissant de Jean Pierre Bemba particulièrement, le PR05 fait le choix judicieux de s'adjoindre une expertise certaine dans le domaine militaire et cela permettra d'avoir un renfort d'efficacité dans ce domaine. Faut-il le rappeler qu'à part le PR05 commandant suprême depuis quatre ans et JKK commandant suprême pendant 18 ans, aucun autre acteur politique n'a autant d'expertise que Bemba dans les questions militaires et avec lui à ses côtés le PR05, peut s'il y a un climat de confiance réel qui se construit entre les deux, avoir un allié qui l'aidera à faire mal et même très mal au Rwanda. Ainsi, l'impératif sécuritaire du remaniement est-il rencontré.

Dans cette nouvelle équipe, l'on a noté le retour en force de Bemba. A votre avis, en tant qu'un des ses anciens collaborateurs, que peut-il bien faire à la défense nationale en ce moment où la RDC est agressée ?

J'ai effectivement travaillé au côté de Jean Pierre Bemba pendant dix ans avant que je ne prenne la décision de faire mon propre chemin, en créant mon Parti LIBERTE et mon regroupement politique LE CENTRE. Cela, pour dire que je connais bien l'homme d'Etat qu'il est. La première chose qu'il faut souligner et nous l'avons dit plus haut c'est qu'il est l'acteur politique les plus outillé en matière militaire car à part le PR05 et JKK aucun autre acteur politique ne peut lui contester cela. C'est un homme avec un sens stratégique impressionnant, une rigueur pointilliste et un sens de l'autorité et du résultat chevillé au corps. Le Président Kabila lui-même, au plus fort de la transition 1+4 lui avait confié, nous nous en souvenons l'offensive contre les forces de Nkunda et Jules Mutebusi en renfort au général Mbuza Mabe, lors de la tentative de prise de Bukavu en 2004.

Il n'était pourtant pas en charge des questions sécuritaires puisqu'il était plutôt en charge des questions ECOFIN. C'est vous dire que nous avons la certitude qu'il apportera si on lui en donne les moyens une donne nouvelle dans cette guerre contre le Rwanda. J'en ai la conviction car à plusieurs reprises en des temps non suspects, Le Centre s'était déjà prononcé pour cette approche. Je pense donc que dans les circonstances actuelles, le PR05 ne pouvait pas faire un meilleur choix à ce poste. Il faut également noter que peu de congolais auraient imaginé Bemba accepter cette fonction mais, il l'a fait et cela démontre un esprit d'abnégation et un patriotisme qui devrait nous interpeler tous en cette période fatidique de la vie de la nation où les énergies et la mobilisation de tous est requise autour de la Défense de la patrie.

Quelles peuvent être, selon vous, les principales priorités d'une telle équipe à quelques mois de la tenue des élections prévues à fin décembre 2023 ?

Faire en sorte que les mots rejoignent les actes de pouvoir. Offrir un bilan tangible au PR05 afin d'inaugurer un débat électoral basé sur le fond et nous éviter le débat ordurier qui semble prendre de l'envol dans l'espace politique congolais en cette période préélectorale.

Que vous inspire l'arrivée de Kamerhe après ses derniers incidents judiciaires connus ?

Il a été blanchi par les cours et tribunaux, il est en pleine possession de ses droits civils et politiques donc il n'y avait aucun obstacle à sa nomination. C'est un grand leader politique et il sera au coeur de l'exécutif d'un apport substantielle pour le renforcement de la vision politique du gouvernement. Une fois qu'on a dit cela, il ne demeure pas moins pertinent de constater qu'il hérite d'un ministère complexe avec peu d'attributions propres et pourtant avec une mission essentielle pour le pays. En effet, la régulation économique et la définition d'une politique économique pro pauvre vont être ses chevaux de bataille et je l'invite à sérier les priorités en tenant compte de l'horizon temporel et des impératifs de résultats concrets qui sont attachés aux attentes énormes que le peuple place en lui.

Le taux de change redevient instable. Les prix flambent. Le social est difficulté. Quelles en sont les causes majeures ? Et que faire pour juguler cette crise socio-économique ?

Il est évident que la situation sociale est déliquescente et la détérioration continue du taux de change n'aide pas à soutenir la stabilité des prix intérieurs et l'inflation qui en découlent crée un climat de défiance du peuple vis à vis des décideurs. Il faut donc rapidement mettre des mesures contracycliques d'ordre économique et financier. Sur le plan économique il faut investir dans le secteur productif et réduire la facture des importations. Il faut casser le système oligopolistique qui biaise le marché de distribution des biens et services en y adjoignant un nouvel acteur qui devra être étatique. Il faut accélérer l'émergence de nombreuses PME congolaises par un accès à des financements bonifiés et avalisés par l'Etat. Il faut financer la guerre, réformer les services de sécurité et créer une économie locale de guerre (tenues militaires, kit alimentaire du soldat ...).

Il faut sur le plan financier accélérer la migration de notre système vers un système de marché financier afin d'offrir à la RDC un panel plus élargi d'outils de financement de son développement. Il faut réduire les réserves de change au niveau où elles étaient entre 2010-2016 car c'est empiriquement le niveau d'équilibre car durant cette période le franc congolais n'a pas fluctué significativement. Il faut adopter la même politique budgétaire que celle de 2010 à 2016 car elle avait permis au cadre macro-économique d'être stable. Le surplus des réserves de change pourra ainsi à court terme servir aux objectifs d'investissements évoqués plus haut et aussi aux infrastructures ce qui leur confère un gain économique et financier plus élevés que la quasi stérilité qu'elles ont en restant dans nos réserves de change alors que nombreux problèmes handicapent notre pays.

Face au spectre de l'insécurité, les portes du glissement sont visiblement ouvertes. De plus en plus, la classe politique autant que de nombreux diplomates en appellent au dialogue et à la transition. Avez-vous une issue claire à proposer ?

En des temps non suspects, nous avions suggéré un rassemblement de l'élite politique congolaise afin de décider sur la question en privilégiant la prise en charge prioritaire de la guerre, certains ont cru qu'ils étaient plus que LE CENTRE avide de démocratie.

Aujourd'hui, avec plus 400 millions de dollars déjà dépensés par la CENI donc, autant d'argent non affecté à la guerre mais, la problématique n'est plus la même et se risquer à suggérer un glissement serait un exercice complexe d'autant plus que réapparaissent les vieux démons de l'extrémisme avec des propositions anticonstitutionnelles de transition sans Tshisekedi comme à l'époque où nombreux réclamaient une transition sans Kabila, tout en sachant que cela n'était pas possible.

Le risque dans tout cela est de voir à nouveau le pays sombrer dans le chaos et de faire le jeu de l'ennemi. N'oublions pas que la RDC est agressée par le Rwanda et que nos funestes atermoiements politiciens peuvent servir à nos ennemis. En définitive, le Centre pense qu'il faut accompagner le processus électoral de toutes nos forces et c'est seulement face au constat unanime d'impossibilité qu'il faudra aviser.

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