Les jeunes sont une priorité pour Alassane Ouattara. En 2007, devant des milliers de jeunes mobilisés à la place Ficgayo de Yopougon le président de la République, à l'époque candidat du RHDP à la présidentielle annoncée en 2010, avait pris l'engagement de mettre la jeunesse au centre de ses préoccupations si celle-ci lui accordait ses suffrages et faisait de lui son président.
Une fois au pouvoir, l'unique Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny a mis en place plusieurs mécanismes pour absorber le taux de chômage des jeunes qui était endémique. Le Projet Emploi Jeune et Développement des Compétences (PEJEDEC) en est une illustration parfaite.
Géré par le Bureau de Coordination des Programmes Emploi (BCP-Emploi), sous la tutelle du ministère de la Promotion de Jeunesse, de l'Insertion Professionnelle et du Service Civique, le PEJEDEC a été lancé en 2012. 11 ans après, on peut dire que les résultats sont plus que satisfaisants. En effet, selon ses animateurs, le projet a atteint ses objectifs quantitatifs et qualitatifs pour ses phases 1 et 2, avec un taux de réalisation de 110%, soit 65 631 jeunes bénéficiaires dont 72% d'insérés.
Encouragé par ce succès franc, le gouvernement ivoirien vient de lancer la phase 3 du projet. Ainsi, au regard de cette excellente performance, l'Etat de Côte d'Ivoire et les présidents de conseils régionaux ont signé, le 23 février 2022, un accord de prêt pour une troisième phase du projet dénommé « PEJEDEC-3 ». Cette signature de convention va permettre au ministère de la jeunesse de mettre 31 milliards FCFA à la disposition de 24 régions à travers le Bureau de coordination programme emploi (BCPE) pour l'insertion professionnelle de 68 000 jeunes.
Le PEJEDEC 3, ce sont au total 150 millions de dollars soit environ 86 milliards de FCFA pour impacter 400 000 jeunes d'ici à 2026. De façon plus complète, le PEJEDEC 3 a pour objectif de permettre d'améliorer l'accès d'environ 102 000 jeunes à l'emploi et de contribuer à la réforme du secteur de la formation professionnelle en Côte d'Ivoire et à l'autonomisation des collectivités territoriales en matière d'insertion professionnelle des jeunes.
Améliorer l'accès à l'emploi d'environ 102 000 jeunes d'ici à 2026
La composante 1 du projet est consacrée à l'autonomisation des collectivités territoriales locales en matière d'insertion des jeunes qui constitue un défi de développement économique et social au niveau local.
A cet effet, pour la mise en oeuvre de la phase 3 du PEJEDEC au niveau local, en lien avec l'ARDCI, 24 régions/districts ont été sélectionnés dans le cadre de la maitrise d'ouvrage déléguée (MOD) pour les programmes de développement de compétences et d'accompagnement à l'auto-emploi. L'approche décentralisée de l'insertion des jeunes par la maîtrise d'ouvrage déléguée aux collectivités territoriales locales, initiée, en phase pilote avec neuf et un district, par le gouvernement à partir de 2015, dans le cadre de la phase initiale du PEJEDEC, a obtenu des résultats intéressants. Elle s'est poursuivie avec les mêmes collectivités plus cinq nouvelles dans le cadre du projet C2D Emploi des Jeunes, à clôture du PEJEDEC à fin décembre 2020. Au total, sur les deux phases pilotes, ce sont environ 15 617 007 417 FCFA qui ont été mobilisés au profit de 24 559 jeunes bénéficiaires.
Les 24 conventions qui viennent d'être signées permettront de prendre en charge 68 000 jeunes d'ici 2026 pour un montant global de 31 268 338 467 FCFA. A la fin du processus, on peut se réjouir que la politique de prise en charge au profit des jeunes s'amplifie surtout en cette année qui leur est spécifiquement dédiée par le président de la République. Il est bon de rappeler que le projet a pour objectif d'améliorer l'accès aux possibilités d'emploi temporaires et de développement des compétences pour les jeunes hommes et femmes de tout niveau de qualification, âgés de 18 à 40 ans en situation de sans emploi ou sous-emploi sur l'ensemble du territoire Ivoirien. Il offre des opportunités d'emplois temporaires, permet des compétences et soutien à l'emploi pour les jeunes. Tout en renforçant des capacités institutionnelles. Par ailleurs cet ambitieux projet offre aux jeunes, l'opportunité d'acquérir une première expérience professionnelle et d' améliorer ainsi leurs perspectives d'emploi. Il favorise, en collaboration avec le secteur privé, le renforcement des capacités des jeunes dans les compétences professionnelles à forte demande sur le marché de l'emploi.
Sans oublier qu'il permet aux jeunes adultes d'acquérir des compétences professionnelles de base dans un métier spécifique par la formation ; de promouvoir l'auto-emploi ou la création de petites et moyennes entreprises. Ou encore de renforcer les connaissances de base des participants aux THIMO sur la disponibilité de la main d'oeuvre et les compétences entrepreneuriales en vue d'améliorer leur future employabilité et leurs opportunités de revenu et de réduire la vulnérabilité des jeunes hommes et femmes au chômage en leur donnant la possibilité d'avoir un emploi temporaire et partant, un revenu. Il va, en outre, améliorer les infrastructures sociales et économiques des communautés. Le projet offre des possibilités de stage en entreprise et requalification, des apprentissages, des formations en entreprenariat ou de l'aide à l'auto emploi et au développement des affaires. Il cible les jeunes hommes et femmes âgés de 18 à 35 ans et de 15 à 24 ans non qualifiés, hautement qualifiés, sans emploi et non inscrits dans aucun autre programme de formation formelle ou informelle.
