Ile Maurice: Sherry Singh - «Le seul bien saisi qui me concerne est ma maison»

Après le gel de ses avoirs par la Financial Intelligence Unit (FIU), Sherry Singh, fondateur de la plateforme One Moris, a tenu une conférence de presse ce vendredi 31 mars pour donner sa version des faits. Selon lui, les prémices de ce qu'il qualifie comme une attaque politique ne datent pas d'hier.

Le timing de cette affaire, dit d'emblée Sherry Singh, est étrange. Il pense que tout a été orchestré pour détourner l'attention de l'affaire Franklin et les allégations sur le pot-de-vin payé à un ministre pour l'octroi d'un terrain à bail. Par la suite, il a dressé une chronologie de ce qui s'est passé depuis sa démission de Telecom l'année dernière.

Après avoir révélé l'affaire Sniffing en juillet dernier, Sherry Singh affirme avoir reçu pas moins de 20 lettres de la Mauritius Revenue Authority demandant des informations sur son épouse, lui-même, sa maison et les compagnies de son épouse. «Nous avons fourni toutes les informations demandées», a-t-il précisé. Puis, en août de l'année dernière, son épouse devait voyager pour des raisons médicales. «Mais nous avions appris qu'il y avait une 'objection to departure' informelle contre nous.

Les deux lettres envoyées par mon avocat au Commissaire de police à ce sujet sont restées sans réponse», a déploré Sherry Singh. Un mois après, l'épouse de l'ancien patron de MT a fait une demande pour renouveler son passeport. Après un silence de six mois, elle décide de s'enquérir. «On lui a dit qu'il y aurait possiblement un 'police case' et de ce fait, on ne pouvait pas lui remettre son passeport». D'ailleurs, Sherry Singh précise que priver un citoyen de son passeport et son droit de voyager est anticonstitutionnel. Il est aussi revenu sur les patrouilles régulières devant sa maison et a plaisanté sur les récentes affaires de soupçons de planting chez les opposants politiques.

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Revenant sur le gel des avoirs, Sherry Singh a rappelé que la première demande date du 10 mars et avait été refusée. Puis, c'est à la MBC cette semaine qu'il a appris la nouvelle, car la communication officielle lui est parvenue le lendemain. La liste des personnes déposée par la FIU comprend aussi sa fille de quatre ans, a-t-il tenu à faire ressortir. «Il faut aussi savoir que pour cette affaire, la FIU a sollicité les services juridiques des proches, le 'lakwizinn', et pas l'équipe de l'instance», a dit Sherry Singh.

Quant à la liste des 11 biens saisis dont la MBC a fait état, il a tenu à dire que le seul bien qui le concerne est sa maison. Par ailleurs, Sherry Singh a fait savoir que son épouse est dans le domaine immobilier, et les personnes qui ont fait des transactions avec les compagnies sont aussi citées dans l'affaire. «Sauf la belle-soeur d'un ministre. Pourquoi ?» s'est demandé Sherry Singh. Il a conclu en disant que cette loi est abusive, car la personne ne peut pas se défendre avant que l'ordre de gel soit émis.

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