Gabon: Reprise des trains voyageurs ce jeudi 30 mars - Passager d'essai

Le train voyageur a repris du service. C'est un ouf de soulagement pour les populations du G2 et du G7, condamnées à la voie périlleuse de la route ou au chantage prohibitif de Afrijet. Comme disent les Pdgistes : Merci à Ya Ali, sans qui, on imagine, une telle prouesse n'aurait jamais été rendue possible en 4 mois, n'est ce pas ?

Parti de Libreville à 14h50, au lieu de 14h comme prévu, au 3/4 vide, le train est arrivé à Moanda à 9h30. Sans incident. Nous avons traversé la zone d'éboulement de nuit, donc on n'a pas vu les travaux herculéens réalisés. Ça sera pour la prochaine fois. Passager d'essai, je n'ai éprouvé aucune appréhension tout au long du trajet, avenir en confiance totale avec Comilog et Setrag.

Toutefois, partis à 14h50, disais-je, nous aurions pu arriver à 5h le lendemain, la locomotive n'ayant connu aucune avarie et l'éboulement est derrière nous. Mais nous avons enregistré plusieurs heures de retard à cause des croisements avec les trains minéraliers qui, comme chacun des usagers le sait, sont les vrais patrons de cette voie ferrée et sont prioritaires. Bref.

Le vrai sujet est ailleurs et profond. Au cours de ce seul trajet, on a observé avec une profonde préoccupation, la fréquence et le nombre élevé de trains minéraliers surchargés, en raison de 2 par gare sur une dizaine de gares. Pour ce seul trajet. Je suppose qu'il en est ainsi tous les jours que Dieu fait. Bonjour les dégâts sur la voie ferrée.

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Une fois descendu du train, on observe le trafic impressionnant des convois de camions de manganèse de la mine d'Okouma à la gare minéralière, ce qui fatalement, accentue la dégradation de la route de la gare dont l'aménagement avait été obtenu de haute lutte.

8. 10 millions de tonnes par an. Impensable quand on se souvient que l'ancien PCA Claude Villain considérait déjà comme un record une production de 3,800 millions de tonnes en 2008.

À 10 millions de tonnes et plus par an au grands bénéfices des 3 Mousquetaires - Eramet, Famille Duval, État Gabonais -, cette surexploitation évidente accélère l'épuisement des réserves, ce qui soulève deux questions fondamentales :

1) Qu'en restera-t-il aux générations futures ?

2) Quid de l'après-manganèse, au regard des expériences d'épuisement des gisements vécues un peu partout sur notre territoire : uranium de Mounana, pétrole de l'Ogooue maritime, or de Bakundu...

Ces problématiques ont été posées et abordées il y a plus d'une décennie, sans qu'il y ait eu une évolution notable, excepté la mise en place de la RSE, du fait d'un déficit d'audace des élus nationaux et locaux depuis 2011.

À chacun de prendre ses responsabilités, l'Histoire retiendra.

À Moanda, le 31 mars 2023.

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