Congo-Brazzaville: Peinture - Soblog Florence prône la sororité entre les femmes peintres

Bout en train, Florence Bilampassi, la quarantaine révolue, artiste peintre, décoratrice d'intérieur et sculptrice d'oeuvres monumentales ( faites à base de déchets alimentaires et industriels ), est une activiste née dans l'âme. Soucieuse d'autonomiser les femmes, cette dernière s'est engagée dans la formation continue de la gente féminine. Rencontre avec Florence, la présidente du Collectif des femmes peintres du Congo, (CFPC), un groupement qu'elle dirige d'un bras de fer.

« Je rentre dans le monde des arts via un songe dans lequel je peignais. A l'époque, je vivais à Oyo et le lendemain, sans me poser des questions, je suis passée à l'acte en m'acquérant du matériel », a expliqué Florence fière d'avoir pris cette décision qui a totalement révolutionné sa vie puisqu'en 1999, le ministère de la Promotion de la femme et une délégation du Pnud en visite à Oyo ont remarqué son travail et on l'a sollicitée pour former d'autres femmes.

« Une belle expérience qui s'est soldée par la création d'un collectif de femmes sous la demande de ces deux institutions qu'on a baptisées aujourd'hui CFPC », a déclaré la présidente qui forme gratuitement toutes personnes désoeuvrées y compris les autochtones désirant de faire de la peinture. « Je crois à la sororité des femmes même si parfois les préjugés ont la peau dure parce que beaucoup pensent que les femmes ne bâtissent pas, mais ce n'est pas le cas chez nous », a-t-elle ajouté. Grâce à ce travail acharné, florence a réussi à mettre des antennes destinées à faire le suivi des apprenants.

Des oeuvres sculpturales fait à base de déchets

L'artiste s'est également penchée vers la sculpture monumentale qu'elle réalise avec des objets de récupération non pas pour un effet de mode mais uniquement dans le but de lutter contre la dégradation de l'environnement. « Ce projet est né à la suite d'un constat. Pointe-Noire ressemble de plus en plus à un dépotoir puisqu' il n'y a pas de structures appropriées pour transformer et recycler les déchets.

En recyclant ces déchets pour en faire des oeuvres d'art, je pose un acte d'activisme en ce sens que j'interpelle la population comme le gouvernement aux conséquences de la surconsommation entraînant l'insalubrité de la ville », a mentionné l'artiste triste du paysage qu'offre la ville portuaire. « Mon message porte sur la protection de l'environnement, mais aussi sur celle des animaux », a-t-elle souligné.

Ainsi, son travail se résume en trois étapes : récupérer, réinventer et recycler. Florence Bilampassi sollicite l'apport de la mairie pour qu'elle investisse les ronds-points mais aussi les hôtels pour une plus grande visibilité du travail réalisé par son collectif.

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