Les premiers soldats ougandais de la force régionale est-africaine chargée de superviser le retrait des rebelles du M23 sont arrivés, ce vendredi 31 mars, dans l'est de la République démocratique du Congo.
Il était aux environs de midi ce vendredi quand le contingent ougandais de l'EAC a finalement franchi la frontière au niveau du poste de Bunagana pour entrer officiellement en territoire congolais. Ce contingent s'ajoute aux soldats kényans et burundais de la force de la Communauté des États d'Afrique de l'Est déjà déployés dans la province du Nord-Kivu.
Cette arrivée avait été officiellement annoncée dès mercredi par les autorités militaires ougandaises avant d'être plusieurs fois repoussée. Il fallait d'abord que les cadres de la force est-africaine, présents à Bunagana, négocient avec les représentants du M23 la suite des opérations. « Un protocole classique comme à chaque fois que les rebelles ont libéré des positions », expliquait alors une source locale pour justifier ce délai.
2 000 hommes attendus
Au total, près de 1 000 hommes sont arrivés au Nord-Kivu. Le contingent devrait à terme compter 2 000 militaires. Pour les responsables de l'armée ougandaise, sa mission est claire : « Nous ne venons pas combattre, ont-ils plusieurs fois répété ces derniers jours, mais occuper, en tant que force neutre, des positions remises par le M23 à la force de l'EAC. » Un positionnement de nouveau confirmé jeudi par le président Yoweri Museveni dans une déclaration.
Ce déploiement intervient après le 30 mars, date butoir pour un retrait total du M23, selon la feuille de route adoptée mi-février par des chefs d'État la région en marge d'un sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie. Une échéance qui n'a pas été respectée, mais « ce retrait va être séquentiel », a tenu à ajouter ce vendredi le général Nyagah, commandant kényan de la force de l'EAC.
C'était déjà annoncé. On a entendu comment le gouvernement congolais était un peu réticent sur les zones où les différents pays devaient se redéployer. L'arrivée des Ougandais ne changent pas ces réserves. D'ailleurs, le gouvernement congolais soupçonnent déjà l'Ouganda de collaborer dans une certaine mesure avec le M23.
Reagan Miviri, chercheur à l'institut Ebuteli
Paulina Zidi