L'approche anticipative de la diplomatie marocaine s'est avérée payante
La politique diplomatique du Maroc connaît depuis plus de deux décennies un élan et un essor indubitables manifestés par des avancées prodigieuses en matière de rapports internationaux bilatéraux et multilatéraux s'adossant sur la doctrine tracée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI prônant la coopération et l'échange égaux sud-sud, la priorisation des objectifs de développement de l'Afrique et la diversification des partenaires sur le plan international.
Cela s'est manifesté au fil du cheminement de l'action politico-diplomatique du Royaume, par ailleurs audacieuse, entreprenante et programmatique, et du déploiement économique, politique, social et culturel dans le cadre d'un nouveau modèle diplomatique allant de pair avec l'ambition d'un épanouissement, d'un développement et d'un positionnement agissant et fructueux pour toutes les parties prenantes dans tous les processus de partenariats en cours ou à venir.
Parmi les exemples les plus marquants des acquis atteints du fait de cette politique diplomatique, l'on pourrait évoquer le partenariat entre le Maroc et la Grande-Bretagne.
A cet égard, avant d'aborder l'état actuel de la coopération entre les deux pays, il convient de s'arrêter sur une actualité tout récente se rapportant à la diplomatie parlementaire bipartite qui franchit, dès lors, un nouveau palier avec le renforcement des relations entre les institutions parlementaires du Royaume du Maroc et du Royaume-Uni.
En effet, une délégation du groupe d'amitié parlementaire maroco-britannique vient d'effectuer une visite à Londres qui intervient, d'ailleurs, peu après la reconstitution du groupe parlementaire multipartite (APPG) consacré au Maroc, avec l'élection d'un nouveau président pour la première fois depuis 10 ans, en la personne de la députée conservatrice Heather Wheeler. Désormais, le groupe est ainsi composé de 25 parlementaires amis du Maroc et issus de différentes formations politiques.
La diplomatie parlementaire bipartite a franchi un nouveau palier avec le renforcement des relations entre les institutions parlementaires du Maroc et du Royaume-Uni
Au cours de cette visite de travail, la délégation parlementaire marocaine a tenu une série de réunions importantes avec le vice-président de la Chambre des communes britanniques, Nigel Evans, le membre de la commission des affaires européennes de la Chambre des lords britanniques, Lord Jeremy Purvis, la militante internationale dans le domaine des droits des femmes et des enfants et dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales, la baronne Mary Goudie et le directeur de la région MENA au sein du ministère britannique des Affaires étrangères, l'ambassadeur Stephen Hichey, a indiqué, dans un communiqué, le parlement qui précise que ces rencontres ont constitué une occasion de souligner les relations parlementaires distinguées unissant les institutions législatives des deux pays et de saluer l'inauguration par les deux Royaumes d'un nouvelle phase de coopération, de dialogue et de partenariat économique, ajoutant que les membres de la délégation parlementaire ont également mis l'accent sur l'importance d'échanger des visites entre les deux institutions afin de partager les expertises et les expériences tout en renforçant la communication et la coordination conjointe lors des événements multilatéraux internationaux auxquels participent les parlements des deux pays.
Là-dessus, la délégation marocaine a mis en avant les différents projets gouvernementaux conjoints, qui sont d'ores et déjà supervisés par des mécanismes de coopération bilatéraux tels que le Dialogue stratégique lancé en 2018 et le Dialogue des affaires lancé en 2020. Lors des différentes rencontres et réunions, il a été proposé la création d'un Forum parlementaire entre le Maroc et le Royaume-Uni, qui servirait de cadre à la coopération parlementaire permettant de suivre et d'accompagner les projets gouvernementaux les plus pertinents entre les deux pays et de promouvoir les relations bilatérales.
D'autre part, l'ambassadeur du Royaume du Maroc au Royaume-Uni, Hakim Hajoui, a soutenu que «ces rencontres ont été l'occasion de mettre en avant l'élan de développement économique et social que connaît le Maroc sous la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI », soulignant que « ces réformes sont le socle d'un Maroc nouveau, résolu à aller de l'avant et à relever les défis avec sérénité et détermination».
«Les questions relatives au Nouveau modèle de développement, à la nouvelle réforme en cours de la Moudawana, à la modernisation du système de santé et à la digitalisation de l'éducation et son orientation vers les modèles anglo-saxons» ont également été au coeur des échanges entre les deux parties, a développé le diplomate marocain.
Par ailleurs, le déploiement de la diplomatie parlementaire parallèle provient dans ce contexte de coopération multisectorielle bilatérale d'une démarche anticipative pragmatique, le Maroc s'étant déployé à renouveler et adapter ses rapports avec le Royaume-Uni à la situation post-Brexit. En effet, de nouvelles perspectives géostratégiques entre les deux Royaumes sont désormais ouvertes par le fait du renforcement des relations politiques, économiques, sécuritaires et culturelles bilatérales.
Le Brexit a favorisé l'affranchissement du Royaume-Uni de ses chaînes européennes et lui a permis d'évoluer vers une politique stratégique de diversification des partenariats et le Maroc qui y occupe une place privilégiée, est engagé, quant à lui, dans une politique de redéploiement de sa politique étrangère, atteste notamment le politologue Mustapha Sehimi en écrivant : « Nous remarquons également que notre ministre des Affaires étrangères, M. Nasser Bourita, s'est envolé directement de la Hongrie vers le Royaume-Uni, sans faire escale à Bruxelles. Ceci démontre la ferme volonté de la diplomatie marocaine d'aller au-delà des relations traditionnelles avec l'Union européenne, telles que nous les avons connues jusqu'à présent, et d'établir de nouveaux liens de partenariat avec des pays tels que le Royaume-Uni ou les quatre pays du groupe de Visegrad (la Hongrie, la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie) ».
D'après cet expert universitaire, « il y a là une rencontre entre les deux approches, marocaine et britannique, qui accordent tout leur potentiel aux champs de partenariat, existants ou futurs, entre les deux pays ». Et de mettre en avant qu'il s'agit d'une nouvelle dynamique qui marque les relations entre Londres et Rabat ». La création d'un conseil et d'un comité d'association, ainsi que d'un sous-comité chargé des questions économiques, sont autant de mesures opératoires destinées à élargir et à consolider la coopération entre les deux pays, a-t-il souligné.
En tout état de cause, la signature d'un accord d'association post-Brexit entre Rabat et Londres le 26 octobre 2019, son entrée vigueur depuis le 1er janvier 2021 et les développements positifs qui s'ensuivirent, traduisent la pertinence et la justesse de l'approche anticipative basée sur le suivi et la vigilance prospective concernant les relations internationales, la coopération et les partenariats.
C'est dans cette veine que le déploiement de la diplomatie parallèle accompli par les différentes structures et instances de l'Institution parlementaire se révèle d'une grande utilité aussi bien en matière de coopération internationale que concernant la défense de la cause de notre intégrité territoriale qui, par ailleurs, connaît d'ores et déjà des développements très positifs et prodigieux.