La campagne de sensibilisation des chefs coutumiers du Sud-Kivu s'est clôturée ce vendredi 31 mars à Bukavu, avec l'appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). A l'issue de cette campagne, il a été retenu que « tous les conflits de pouvoir coutumier doivent désormais être réglés par les autorités coutumières elles-mêmes. Cela, à travers la Commission consultative de résolution des conflits coutumiers (CCRCC) ».
Jonas Mutiki, directeur de la division provinciale de l'Intérieur, estime que la cacophonie qui règne dans la désignation de chefs coutumiers constitue une source de l'insécurité :
« Dans toutes les provinces de la RDC, les commissions consultatives de résolution des conflits coutumiers existent déjà ; tandis que, au Sud-Kivu, cela n'a jamais été fait. C'est ainsi que vous trouverez que sur toute l'étendue de la province du Sud-Kivu, les conflits coutumiers constituent une source d'insécurité en cette période où le chef de l'Etat tient à tout prix à la sécurité, que la paix puisse régner sur l'ensemble du territoire national ».
Selon lui, il a été demandé, avec l'appui de partenaires, de redynamiser les CCRCC, en commençant par des sensibilisations, « parce que tout le monde s'improvisait dans la désignation des chefs coutumiers, alors que la loi l'interdit ».
Il a cité notamment les administrateurs de territoire, les chefs de division, les ministres provinciaux de l'intérieur, même les gouverneurs de province et parfois les inspecteurs, « tout le monde veut s'improviser. Alors que c'est une matière exclusive des chefs coutumiers. (Selon) la loi, ce sont eux-mêmes qui doivent savoir comment designer un chef de groupement, un chef du village, ou bien un chef de chefferie, il est désigné par la coutume locale et il est reconnu par le pouvoir public».