Congo-Brazzaville: Encore de la patience dans la préservation de la biodiversité dans la Sangha

Dans la Sangha, à près de 800 km au nord de Brazzaville, la population a sa conception de la préservation de la biodiversité. Elle a ses propres règles, et reste convaincue que la viande brousse ne s'épuisera pas.

"C'est impossible ! Ici dans la Sangha, la viande de brousse ne peut pas finir. Nos grands parents ont vendu la viande ici, quand j'étais petit. Aujourd'hui je la vends toujours, ça ne peut pas finir", indique avec beaucoup de sureté le président du marché de viande de Ouesso, Ibrahim Ngambou.

"Nous avons encore assez de viande de brousse ici. Notre forêt est très dense, elle part d'ici jusqu'au Gabon. Il y a tellement de la viande que les générations futures vont se régaler à leur tour", tempête Mama Odette, vendeuse de viande à Ouesso.

Les autorités locales n'y vont pas d'une main de fer quand il s'agit de la viande de chasse à consommer sur place. Même les espèces protégées passent souvent dans la casserole. Joseph Mouketo est le secrétaire général de la mairie de Ouesso, la capitale de la Sangha.

"Au niveau des barrières, on interdit le transport de la viande de brousse vers Brazzaville. Mais, sur place ici, même les espèces protégées peuvent être consommées, le cas de ce sanglier", confirme l'autorité locale, en désignant d'une fourchette des morceaux de viande de sanglier en vente au marché.

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Le gouvernement encourage la population à changer de culture, en pratiquant l'élevage et l'agriculture. Mais, les habitudes sont dures. Et ici à Kabo, à plus d'une centaine de kilomètres de Ouesso, en pleine forêt, c'est un citoyen d'un pays ouest-africain qui fait la leçon.

"Ici les gens consomment la viande de brousse parce qu'il n'y a pas l'élevage. Nous élevons les moutons et nous les vendons aussi. Nous aidons aussi ceux qui veulent faire de l'élevage de moutons", dit-il.

Le Congo n'est pas seul dans son combat pour la préservation de la biodiversité et de l'environnement. Les Etats-Unis apportent une assistance significative, et souhaitent que la population environnante soit prise en compte, tel que le souligne ici Eugène Young, l'ambassadeur des Etats-Unis

"Nous avons investi à peu près 100 millions de dollars. C'est vrai, ce n'est pas assez, nous voulons continuer et augmenter notre aide pour ces zones et les communautés. C'est pour promouvoir l'élevage au lieu de chasser les animaux. Cet argent soutient la création des petites et moyennes entreprises", affirme le diplomate américain.

Entre le gouvernement qui promeut la politique de la préservation de la biodiversité et la population qui vit de la chasse et des produits de la forêt, le combat est loin d'être gagné.

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