Pas de doute. C'est le plus gros succès du cinéma ivoirien en ce début d'année 2023. Sorti en salles (dans les cinémas Majestic), le vendredi 13 janvier dernier, « Dans la peau d'un caïd », le nouveau long métrage du scénariste et réalisateur ivoirien Owell Brown, a enregistré plus de 20 000 entrées après huit semaines d'exploitation (il est resté à l'affiche jusqu'au 16 mars 2023), rivalisant ainsi avec les blockbusters américains tels « Black Panther : Wakanda Forever » de Ryan Coogler, « Avatar : la voie de l'eau» de James Cameron.
Cette comédie pétillante, tournée essentiellement à Abidjan, raconte, en 90 minutes, les péripéties amoureuses d'une jeune femme belle et bourgeoise dans ses manières. Agée de 25 ans, Nadia tombe sous le charme d'un riche héritier qui se nomme Christopher Kassi. Ce dernier vit, coupé des réalités, dans son monde où l'argent coule à flots. Nadia envisage de se marier avec Christopher. Mais alors que les préparatifs de la dot vont bon train, sa meilleure amie, l'exubérante Katy la convainc de consulter une voyante pour conjurer tout mauvais sort qui pourrait empêcher cette union. Si tôt dit, si tôt fait. Mais le rendez-vous ne se passe pas comme prévu, par la faute de Viny Terranova, un voyou sans vergogne à la tête d'un gang de pieds nickelés. Il débarque chez la voyante et veut lui extorquer des sous.
Dans la panique, celle-ci se trompe dans la formulation de ses incantations. Les conséquences sont désastreuses pour Nadia qui se réveille le lendemain dans le corps de Viny Terranova et vice-versa. En clair, la mariée est un homme et le bandit une femme. C'est toute une vie qui vacille... Porté par un casting haut de gamme composé entre autres de Michel Gohou (qui campe Viny Terranova), Yvidero (dans le rôle de la voyante), Joël Williams ( le Bachelor, Christopher Kassi), Anaïs Maussia (Nadia, son premier rôle au cinéma), Adrienne Koutouan (la mère de Nadia), Jeanne Tessia (la mère de Christopher), Wêrê-Wêrê Liking (la grand-mère de la voyante), Georges Taï Benson (le juge), Digbeu Cravate, Stéphane Zabavy, Carmen Sama, ... le film d'Owell Brown embarque le spectateur dans une aventure délirante et cocasse, avec à la clé des fous rires...pour un pur moment de bonheur. Indéniablement « Dans la peau d'un caïd » s'inscrit dans la ligne d'un autre film à succès d'Owell Brown, à savoir « Le mec idéal » qui a raflé l'Etalon de Bronze de Yennenga au Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) en 2011. Jusqu'à ce jour, il reste le dernier cinéaste ivoirien à être monté sur le podium du Fespaco.
Après son succès dans les salles Majestic, « Dans la peau d'un caïd », co-produit par I Coast Movie et SC Consulting sortira prochainement dans d'autres pays, via les cinémas Canal Olympia. Mais, en attendant, il est disponible sur www.afrocinestream.com, la nouvelle plateforme de VOD dénommée, dédiée au 7ème art ivoirien et qui vise à accompagner la rentabilité des productions cinématographiques made in Côte d'Ivoire. Outre « Dans la peau d'un caïd » (2023) et « Le Mec Idéal » ( 2011), Owell Brown, qui est membre de la Guilde africaine des réalisateurs et producteurs, a réalisé les courts métrages « Lunettes noires» (1997), « Paris, la métisse » (2005) ; « L'anniversaire» (2007) ; et les longs métrages « No way» (2008) ; « Braquage à l'africaine» (2014) ; et « Ligne 19» ( 2020).