Le film documentaire engagé met en lumière le combat quotidien des filles-mères modèles de résilience et de résistance.
L'avant-première du film documentaire (i)Reny retraçant l'histoire de quatre héroïnes ayant eu leur premier enfant très tôt a été projeté avant-hier au Canal Olympia Andohatapenaka. Quatre femmes, quatre histoires mais un point commun, le film parle du parcours des filles-mères qui essaient tant bien que mal de subvenir aux besoins de leurs enfants.
(i)Reny tire son premier sens de sa traduction en malgache « ceux-là ou celles-là », une tonalité démonstrative voire moqueuse de ces filles-mères. Dans un autre sens la réalisatrice, Felana Rajaonarivelo évoque que sans le préfixe « i » : « reny » signifie mères. Finoana, Technicienne de surface et aide laboratoire de 30 ans a deux enfants dont un fils de 7 ans et une autre fille qui aurait 12 ans puisqu'elle est décédée l'année dernière. Nandrianina, une bannière aussi mère célibataire très jeune ayant un fils de 7 ans, puis Bienvenue une fille-mère de 19 ans et maman d'une petite fille de 2 ans. Et enfin Lalatiana, mère de 26 ans et déjà mère de deux garçons de 9 et 7 ans.
Ces quatre héroïnes ont un point commun, elles ont eu leur premier enfant très tôt dans leur vie. Des parcours tortueux et sinueux. Lalatiana, la fille-mère de deux garçons a passé par le pire avant de pouvoir faire un internat au niveau du CAT Antsirabe. Dans sa quête de travail et de moyen de subsistance, elle a même été dans la rue pendant deux semaines. Pour le cas de Finoana, le film dévoile le choix de subvenir aux besoins de son enfant en acceptant un travail qui ne correspond pas à son étude pour être sage-femme. Ayant fait preuve de ténacité et d'un caractère très appliqué, elle passe d'un agent d'entretien à un poste de technicienne de laboratoire au sein de l'IMRA. Elle a réussi à scolariser son enfant dans une école privée. Finoana ne compte pas s'arrêter là, elle prévoit de trouver un emploi stable où elle pourrait assurer l'avenir de son enfant.
Renaissance
Le film réalisé par Felana Rajaonarivelo et dont le producteur étant le Canal+ Madagascar et ayant Fireflies comme producteur exécutif. Il s'agit de dévoiler le cheminement personnel de chacune et de leur évolution de la genèse à la rédemption. Leur réinsertion sociale et professionnelle ainsi que le bien-être de leurs enfants les motivent chaque matin. Le film dévoile l'environnement auquel les filles enceintes de manière précoce est représenté par les histoires de ces quatre femmes. « Si la situation de la femme est assez précaire en général, celle des filles-mères l'est autant davantage. Elles doivent faire face aussi bien au quotidien difficile, qu'au regard réprobateur de la société. Il s'agit de pouvoir apporter une pierre à l'édifice sur les moyens d'aider ces femmes et leur réinsertion dans la société », indique Felana Rajaonarivelo.