Madagascar: Milieu carcéral - Des femmes détenues enceintes livrées à elles-mêmes

Les conditions en milieu carcéral affectent beaucoup plus les femmes et principalement les femmes enceintes. Elles sont parfois laissées pour compte.

Comme d'autres personnes détenues, les femmes enceintes vivent principalement dans des mauvaises conditions de détentions dans le pays. Une investigation menée par une collègue journaliste Tiana Andriamifidy en 2021 et présentée hier en marge du rendez-vous des REMAPSEN à Ambohidahy hier l'a confirmée. Selon l'investigation menée en 2021 dans les centres Ambalatavoahangy et Antanimora, la santé des femmes détenues est parfois délaisée. Aucun budget particulier n'est affecté pour accompagner les femmes enceintes dans cette expérience de donner la vie. "Dans la mesure où les femmes vont accoucher, aucun budget n'est affecté à leur prise en charge. Une femme ayant accouché durant son emprisonnement a témoigné qu'elle a dépensé près de 1 000 000 d'ariary durant son accouchememnt.

Dans l'investigation que j'ai menée, une responsable auprès d'un centre hospitalier de Toamasina a livré que sauf complication, les femmes accouchantes n'auraient que 5 heures de pause après la délivrance puis elles reviennent rapidement en cellule. Elles ne bénéficient de contrôle de santé que pendant le prochain rendez-vous", explique-t-elle. Pour l'Humanité Inclusion, les conditions de détention sont loin des normes. Dans le cadre du projet MIARI, des problèmatiques liées à la santé en milieur carcéral ont été relevé.

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Il s'agit des conditions principalement de l'approvisionnement en intrants médicaux qui n'est ni assuré, ni périodique et parfois les médicaments sont en quantité insuffisante. Parrallèlement, lors de leur enquête, les évacuations sanitaires sont rares en cas d'urgence. "Les différentes procédures dans le cas d'une évacuation sanitaire restent particulièrement complexes", indique Cynthia Mamy, Cheffe du projet MIARI au sein de l'Humanité Inclusion. Mise à part la santé générale, la santé mentale des détenus a été étudiée dans le cadre du projet de l'Humanité Inclusion.

En effet, des études menées depuis 2009 puis en 2012 et enfin en 2014 auprès des centres de détention Antanimora, Vatomandry, Toamasina et Mahajanga ont confirmé la détérioration de la santé mentale des personnes détenues. Ainsi, les résultats des enquêtes en milieu carcéral a révélé que 64% des détenues ont des sentiments négatifs, et 15% ont indiqué vouloir mourir et 2% ont tenté de se suicider et 94% des enquêtées sont déprimés. L'Humanité Inclusion insiste sur le fait d'assurer le suivi.

La prise en charge spécifique pour les femmes détenues, mais également l'insertion d'une ligne budgétaire spécifique pour les femmes détenues. "Pour assurer la santé mentale des détenues, la soutien psychosocial avec la mise en place d'un appui est plus que nécessaire. Ainsi, les liens familiaux des détenues avec leurs proches devraient être entretenus. La mise en place d'un service en santé mentale et soutien pyschosocial auprès des centres de détention est également un pas", indique Stacy Rakotondra-zanany, Conseillère Technique nationale en santé mentale et soutein psychosocial.

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