Hier dès la levée du jour, des journalistes se sont rendus au Palais de justice à Anosy.
Ils étaient là afin de soutenir l'un de leurs collègues et confrères qui va être présenté devant le parquet dont l'audience est prévue à 8 heures du matin. En la personne de Lola Rasoamaharo, le suspect se trouve déjà en prison pour une autre affaire lorsqu'il est appelé, de nouveau ce jour, à comparaître au tribunal. Il est placé sous mandat de dépôt depuis samedi pour une affaire qui l'oppose avec une opératrice économique.
Mais, cette fois-ci, c'est la société de l'eau et de l'électricité Jirama qui l'a poursuivi en justice. Cette dernière l'a accusé de non paiement de factures cumulées depuis l'année 2016. Il est à noter que depuis le 30 mars, le journal « La Gazette de la Grande île » est fermé à la suite d' une décision judiciaire ordonnant la saisie conservatoire de tous ses biens.
Un criminel dangereux
Après quelques heures d'attente, les journalistes qui étaient présents dans la cour du tribunal Anosy ont vu le présumé débarquer sur le lieu escorté par des éléments de forces lourdement armés vers 9 heures 30 minutes. Une mesure de sécurité qui semble qualifier le présumé d'un criminel dangereux. Un fait qui a beaucoup choqué ses collègues ainsi que ses confrères, lesquels ont tous manifesté leur indignation envers ce genre de traitement infligé à ce journaliste. Ce dernier, qui est affilié à un corps et une institution bien établie et régie par une loi et de réglementations bien structurées dans l'exercice de sa fonction et son statut. Non seulement, le présumé n'est pas un simple journaliste mais également un patron de presse qui fait vivre beaucoup de personnes à travers des dizaines d'employés. C'est pourquoi, l'Ordre des journalistes de Madagascar (OJM), à travers son bureau exécutif, a manifesté sa solidarité aux employés dudit journal qui ont perdu leurs emplois.
Ce corps professionnel a tenu à souligner que les problèmes auxquels Lôla Rasoamaharo est impliqué, n'ont rien, du tout, à voir à son métier de journaliste. Par ailleurs, l'OJM veut remettre à l'ordre à ses membres que l'éthique et la déontologie du métier doivent être respectées, et cette affaire de la « Gazette de la Grande île » devra faire réfléchir les concernés du métier. En ce qui concerne les décisions prises par le tribunal, l'OJM affirme ne pas vouloir y interférer ni critiquer.