Sénégal: Juan Branco, avocat d'Ousmane Sonko, n'était pas le bienvenu au pays de la Teranga

Venu défendre l'opposant Ousmane Sonko pour son procès en diffamation qui s'est tenu ce jeudi, il a été refoulé à l'aéroport de Dakar dans la nuit du 29 au 30 mars. Le ministère sénégalais de l'Intérieur lui reproche un « comportement inacceptable de la part d'un citoyen étranger ».

Le médiatique avocat, connu notamment pour son engagement auprès des Gilets jaunes et son opposition au président Emmanuel Macron, avait annoncé son arrivée via plusieurs messages sur Twitter, et notamment le 28 mars, 48h avant le procès d'Ousmane Sonko. Une audience qui « engage le devenir du Sénégal, sa transformation en désert démocratique et l'avènement ou non du tyran Macky Sall », écrivait Juan Branco.

Toujours sur les réseaux sociaux, il affirme avoir été « arrêté par sept hommes en armes » à l'aéroport de Dakar, puis détenu et intimidé avant d'être expulsé, « pour l'empêcher de défendre un homme » .

« Quand on insulte, quand on appelle à l'insurrection, on ne va quand même pas vous accueillir les bras ouverts » rétorque une source gouvernementale.

C'est après l'audience du 16 mars dans ce procès d'Ousmane Sonko que l'affaire s'est internationalisée. « C'est moi qui ai fait appel à Juan Branco » affirme Me Cheikh Khoureissy Ba, l'un des avocats de l'opposant, « pour apporter un plus qualitatif », car « c'est un des plus valeureux du barreau européen » explique-t-il.

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La défense d'Ousmane Sonko dénonce un « deux poids, deux mesures », car du côté du ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, l'avocat français Pierre-Olivier Sur - qui avait notamment défendu Karim Wade, le fils de l'ancien président - a été appelé en renfort. Il dit « regretter » l'expulsion de son confrère, mais il y a des « règles à respecter, ainsi que des visite d'usage aux autorités judiciaires et au bâtonnier » ajoute-t-il. « Ce jeune avocat confond vitesse et précipitation ».

∎ La coalition d'opposition Yewwi Askan Wi d'Ousmane Sonko a annoncé le report des manifestations prévues ce lundi 3 avril, veille de la fête nationale, « suite à des échanges avec des hauts gradés des forces de défense et de sécurité » selon son communiqué.

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