Goma — Dans l'est de la RDC, les prix s'envolent depuis que les rebelles du M23 ont repris les armes, fin 2021. Même si le groupe armé s'est retiré de certaines localités, les principaux axes qui relient Goma, la capitale régionale au reste de la province du Nord-Kivu sont aujourd'hui presque tous coupés. Conséquence : les produits vivriers ont des difficultés à atteindre Goma, ville de plus d'un million d'habitants. La crise économique s'aggrave et les pénuries inquiètent les habitants.
Joséphine est vendeuse de charbon depuis plusieurs années au marché des Virunga. Ce combustible, le makala en swahili, est utilisé pour cuisiner et donc indispensable à tous les ménages congolais : « Avant, le sac était à 25 000 francs congolais, aujourd'hui, on le vend à 80 000. Depuis l'arrivée des rebelles du M23, la circulation est difficile. »
Doublement du prix
Partout, le prix des aliments de base a augmenté, voire a doublé. C'est le cas des pommes de terre, parmi les aliments de base, dont le prix a doublé. La plupart viennent de Saké, à une trentaine de km de Goma, une région très perturbée par la présence du M23, explique une autre marchande : « Il y a des conséquences car il y a moins de clients »
« Compte-goutte »
« Un manque à gagner pour de nombreux commerçants. D'autant qu'à cause des combats, les produits arrivent au compte-goutte à Goma », rappelle Jackson Kitambala, coordinateur du CLC, une association proche de la Cenco, la conférence épiscopale. Des pénuries qui pourraient s'étendre au-delà du Nord-Kivu. Goma fournit de nombreux produits de première nécessité à d'autres provinces, notamment celle du Sud-Kivu.
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