A Madagascar, le Conseil oecuménique des Églises chrétiennes du pays, qui rassemble les quatre Églises les plus importantes de la Grande Île, a achevé hier trois jours de conclave à huis clos, en présence de ses représentants en région.
L'objectif du conclave du Conseil oecuménique des Églises chrétiennes était de poser le cadre des deux concertations nationales prévues pour se tenir fin mai et fin août entre les différents acteurs politiques majeurs de l'île, et ce, afin de désamorcer les tensions à l'approche de l'élection présidentielle censée avoir lieu en novembre 2023. Une fois n'est pas coutume, le FFKM a donc accepté, suite à la demande d'une partie de la société civile, de jouer le rôle de superviseur du dialogue préélectoral : « Des solutions malgaches pour régler les problèmes malgaches » annonçait mercredi 29 mars, en préambule du conclave, le pasteur Ammi Andriamahazosoa, l'actuel président du FFKM.
Appel à plus de paix
Hier, à l'issue de ces trois jours de réflexion, le Conseil oecuménique des Églises chrétiennes a publié un communiqué. Face à l'« augmentation des provocations et de l'animosité » ressentie au sein de l'appareil politique, explique le FFKM, l'organisation insiste pour que « cessent toutes formes de violences » et appelle à plus de paix, de sérénité, de justice et de fraternité dans la société.
Le FFKM a également annoncé mettre en place une sorte d'observatoire sur tout le territoire afin de veiller au bon déroulement de l'élection, avant, pendant et après le scrutin. « L'Église doit être le témoin de la transparence et de la vérité », souligne le communiqué. Elle revendique également un rôle à jouer dans la lutte contre la corruption et contre les abus de pouvoir. Le FFKM a également à nouveau incité la population à s'inscrire sur les listes électorales et à se tenir informé sur les possibles améliorations portées aux lois électorales.
Espoir dans le dialogue
Quant aux thématiques qui seront abordées lors des deux concertations nationales, fin mai et fin août, aucune information n'a pour l'instant été donnée. À Madagascar, beaucoup espèrent que l'autorité morale du FFKM permettra d'amener le régime et l'opposition à dialoguer autour d'une même table et mettre un terme aux tensions croissantes. Toutefois, la médiation religieuse n'a pas toujours porté ses fruits. En 2018, en pleine révolte contre les lois électorales, le FFKM avait échoué à réconcilier les opposants politiques.
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