Addis Ababa — L'ancien ministre soudanais de l'irrigation, Othman Al-Tom Hamad, a noté que le Grand barrage de la Renaissance Ethiopienne (GERD) profite aux pays riverains en contrôlant l'envasement, en réduisant les inondations et en préservant leurs barrages.
Il est considéré comme une soupape de sécurité en période de sécheresse continue, entre autres avantages, a-t-il ajouté.
Dans une interview exclusive accordée à l'agence de presse éthiopienne, l'ancien ministre a appelé à la coopération régionale en ce qui concerne le barrage et à ne pas se concentrer uniquement sur le GERD, mais à participer collectivement aux projets de développement.
"Les pays doivent avoir une vision plus large et ne pas se limiter au Grand barrage de la renaissance éthiopienne", a-t-il ajouté.
Selon M. Hamad, le barrage est un projet intégré qui relie les pays de la région et fournit de l'énergie électrique aux pays voisins comme le Soudan et le Kenya.
Il est donc essentiel de coopérer pour en tirer des avantages mutuels.
"Nous avons besoin de la volonté politique des pays de travailler les uns avec les autres et d'adhérer aux éléments initiaux sur lesquels construire des projets communs et réaliser l'intégration économique, sociale et environnementale".
Hamad a révélé que le stockage dans le barrage n'a pas d'effet sur le climat et que le stockage dans le barrage Al Sad Alali en Égypte représente presque le double du stockage dans le GERD.
"Le Grand barrage ne réduit pas la quantité d'eau qui atteint l'Égypte. Au contraire, il augmente la quantité d'eau qui atteint l'Égypte. Le haut barrage peut fonctionner à des niveaux inférieurs et réduire ainsi le volume actuel d'évaporation, qui atteint 10 à 8 milliards de mètres cubes contre 14 milliards de mètres cubes actuellement."
En tant qu'expert en eau, M. Hamad a exhorté les trois pays (Éthiopie, Égypte et Soudan) à tirer parti de l'expérience d'autres pays qui partagent les avantages des barrages, comme le barrage de Manantali en Mauritanie, qui englobe trois pays : le Sénégal, le Mali et la Mauritanie : Sénégal, Mali et Mauritanie, ainsi que la coopération entre l'Afrique du Sud et le Lesotho et la coopération existante dans le fleuve Niger.
L'ancien ministre de l'irrigation a révélé que le Soudan bénéficiait grandement du barrage, qui permet de réguler le niveau du Nil Bleu, de le protéger des inondations annuelles et d'étendre la zone agricole, tout en facilitant le transport fluvial.
"Le Grand barrage a été construit de manière excellente, tant au niveau de la planification que de la conception et de la mise en oeuvre. Nous pouvons le préserver grâce à un fonctionnement optimal par le biais de la surveillance.
En outre, l'ancien ministre de l'irrigation a suggéré la réalisation d'autres projets d'intégration régionale au profit des citoyens de la région, afin de réduire la pauvreté, de lutter contre la migration et de permettre aux pays de parler d'une seule voix aux institutions internationales pour financer d'autres projets conjoints entre les pays dans plusieurs domaines.
Enfin, M. Hamad a exprimé son espoir de voir les négociations tripartites déboucher sur un accord satisfaisant dans l'intérêt de tous.