Dakar — Les journaux du week-end mettent l'accent sur l'actualité politique et judiciaire en s'intéressant notamment à la décision du ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang, de faire appel du jugement rendu en première instance dans le procès pour diffamation l'opposant à Ousmane Sonko.
"Mame Mbaye Niang ne lâche pas l'affaire", indique Enquête en Une. Le journal rend ainsi compte de la décision de M. Niang de faire appel bien que le jugement en première instance lui a été favorable.
Jeudi, le tribunal correctionnel de Dakar a condamné l'opposant, Ousmane Sonko à deux mois de prison avec sursis et au paiement de dommages et intérêts d'un montant de 200 millions de francs Cfa.
Dans des propos rapportés par la publication, le ministre du Tourisme insiste sur le fait qu'il ne comptait pas s'en arrêter au premier verdict, faisant part dans la foulée de sa décision d'interjeter appel.
Le Quotidien signale de son côté que Mame Mbaye Niang ne comptait pas desserrer la pression, après avoir gagné en première instance son procès en diffamation contre le leader du parti Pastef.
Le triomphe, loin d'être modeste, Mame Mbaye Niang ne boude pas son plaisir et fait savoir que l'argent des dommages et intérêts à l'issue du procès allait être reversé aux victimes des manifestations et aux écoles coraniques.
Ousmane Sonko avait publiquement accusé Mame Mbaye Niang de détournement de fonds publics lors que celui-ci dirigeait le Programme des domaines agricoles communautaires (PRODAC).
Pour le Sud Quotidien, il existe encore un mystère autour des 29 milliards qui avaient été dégagés pour financer ce programme.
"Où sont passés les 29 milliards de francs, objet du scandale concernant la gestion du PRODAC éventée par un supposé rapport de l'Inspection général des finances (IGF) ? s'interroge le journal.
Il estime qu'après la condamnation d'Ousmane Sonko, la justice était attendue sur cette affaire qui laisse toujours les Sénégalais sur leur faim.
Les quotidiens ne manquent pas non plus de commenter le démenti de l'armée au sujet d'une supposée rencontre de haut gradés avec des membres de Yewwi Askan wi (opposition) en vue de reporter les manifestations que cette coalition de l'opposition prévoyait d'organiser le 3 avril, la veille de la célébration de la fête de l'indépendance.
Dans un communiqué rendu public vendredi la coalition Yewwi Askan-wi déclare avoir décidé de reporter ses manifestations qui étaient prévues lundi à Dakar à la suite de concertations avec de hauts gradés de l'armée.
"L'Etat-major général des armées invite les acteurs politiques de tous bords et la société civile à tenir l'armée nationale hors du débat politique pour l'intérêt national", a réagi dans la soirée l'armée par le biais d'un communiqué de sa Direction de l'information et des relations publiques, la DIRPA.
"L'armée dément et met en garde", indique le quotidien l'AS, alors que Vox Populi évoque +un coup de gueule de la grande muette+ qui entend "garder sa posture républicaine et se concentrer à ses missions régaliennes pour l'intérêt de la nation".
Pendant ce temps, le journal Bes Bi le Jour propose à ses lecteurs un dossier consacré aux risques inhérents à la grosses en milieu de travail.
"Au Sénégal, le congé de maternité est de 14 semaines pour la femme active. Seulement, plusieurs d'entre elles ignorent l'importance d'observer ce délai requis, du fait de plusieurs risques liés à la grossesse en milieu professionnel allant de l'avortement aux couches prématurées, explique la publication.
Pour sa part, Le Soleil revient sur le cinquantenaire de l'Orchestra Baobab en évoquant les "racines d'une légende musicale".
"Le Dakar du début des années 1970 bruissait de tous les vents culturels. Et les effluves du Festival mondial des arts nègres de 1966, étaient encore perceptibles dans l'air de la capitale du Sénégal qui venait de boucler sa première décennie d'indépendance. C'est dans cette atmosphère d'euphorie intellectuelle et artistiques que naquit l'Orchestra Baobab", rappelle le quotidien.