Ouagadougou — "Il s'agit d'un tragique accident", a déclaré à l'Agence Fides un responsable de la Maison générale des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs), confirmant la mort accidentelle d'un de leurs confrères, survenue à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Le frère Moses Simukonde Sens, 35 ans, originaire de Zambie, a été tué par une balle perdue dans la soirée du 29 mars près d'un poste de contrôle militaire.
"La tragédie s'est produite vers 9 heures du soir, le 29 mars, alors que notre frère passait près du poste de contrôle établi par la police militaire", indiquent des sources de la Maison générale. "Les militaires ont tiré plusieurs coups de feu en direction de personnes qui, selon eux, représentaient une menace. Malheureusement, l'un des tirs a atteint le frère Moïse et l'a tué. La police militaire s'est excusée dans une lettre officielle adressée à notre congrégation et à la famille du frère missionnaire".
Depuis 2015, le Burkina Faso traverse une phase de forte instabilité politique due aux violences de groupes djihadistes présents dans plusieurs régions, qui ont fait au moins 10 000 morts - civils et militaires - et environ deux millions de déplacés. Le 30 mars, l'état d'urgence a été déclaré dans huit régions du pays, soit 22 départements correspondant à environ la moitié du territoire national.
Par ailleurs, les organisations de la société civile du Burkina Faso ont exprimé leur inquiétude face aux cas d'"enlèvement" et d'"enrôlement forcé" de citoyens comme auxiliaires de l'armée dans la lutte contre le djihadisme, et ont dénoncé le "déni récurrent et systématique de la liberté d'opinion".