Ile Maurice: De l'informatique à la pêche... par nécessité

Nourrir sa famille est sa priorité. Yumesh Seebulluck, diplômé en informatique, a dû se mettre à la pêche à la senne dans une coopérative pour gagner sa vie et subvenir aux besoins des siens.

Ce jeune homme de 27 ans d'une famille modeste travaillait pour une entreprise privée après des études d'informatique et un diplôme au Mauritius Institute of Training and Development. Toutefois, se retrouvant sans emploi, afin de gagner des sous, il a fini par épouser sa passion à plein temps. Cela fait trois ans déjà qu'il postule et va aux entretiens, mais sans succès. Les jours passent, mais Yumesh Seebulluck ne reste pas les bras croisés. «Bien que je sois passionné par la pêche, je ne me suis pas lancé dans ce domaine par choix, mais par nécessité», nous confie cet habitant de Mahébourg. «Mon père est décédé quand j'avais 24 ans. Je venais de commencer à travailler. Ma mère qui n'a pas une bonne santé ne peut pas travailler. J'ai la responsabilité de la maison.».

Ayant grandi dans le monde de la pêche - ses grands-parents et oncles sont banians et pêcheurs - Yumesh a appris le métier de ses proches et il est tombé amoureux de la mer. Il n'a donc pas eu de mal à se lancer dans la pêche. Mais, faute de temps, il n'arrive pas à pratiquer ce qu'il a étudié, notamment le coding. «Je n'ai pas de pratique. Je me lève parfois à 3 heures du matin. Je me prépare pour aller pêcher et je retourne vers midi. Je mange et je me repose. À mon réveil, vers 18h, je me remets au travail. Il y a les pirogues à mettre à jour et les filets à préparer. Il faut s'occuper des outils de travail. J'ai aussi les tâches de la maison», raconte-t-il.

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Malgré les difficultés et le découragement qu'il ressent par moments, il ne se laisse pas abattre. Quel est son projet ? «Travailler et nourrir ma famille est primordial mais j'essaie d'économiser pour faire une licence en informatique. Si possible ensuite travailler à Maurice ou même à l'étranger», dit-il en souriant. Ses ambitions et ses rêves lui permettent de tenir et de ne pas abandonner. Pourtant, il est difficile d'économiser, dit-il, car la vie est de plus en plus chère et la pêche n'est pas aussi bonne certains jours. «Je ne peux pas sortir et profiter de la vie comme les autres jeunes. Il me faut faire beaucoup de sacrifices. Je travaille autant que je peux pour avoir des sous. Les dépenses de la maison coûtent de plus en plus cher.»

Yumesh estime que «le gouvernement devrait soutenir davantage les jeunes qui sont l'avenir. Diplômé ou pas, les aider d'une manière ou d'une autre. Je pense qu'il faudrait revoir le système éducatif, intégrer des programmes qui permettraient de préparer les jeunes à la vie, avoir des classes pratiques, leur enseigner un métier et non pas mettre l'accent sur le côté académique uniquement. Aider aussi ceux qui entrent sur le marché du travail. Les salaires et conditions sont décourageants.» De son vécu et de ce qu'il constate de ses amis, le jeune homme conseille aux jeunes de ne pas mettre l'accent sur une seule filière. «Il faut pouvoir ouvrir plus d'une porte. En plus des études, il faut connaître un métier. Si enn fermé, lot ouver. C'est ça qui ma sauvé. Il ne faut pas se décourager.»

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