Aucune action entreprise. C'est le constat accablant du bureau du directeur de l'Audit concernant la gestion des cas de négligence médicale dans le secteur public. D'année en année, le coût grimpe sans que les autorités ne bougent.
Depuis le début de l'année, deux cas ont retenu l'attention. Il y a tout d'abord eu celle de la petite Saivaani, décédée après une opération de l'appendicite. Selon son père, l'opération aura duré quatre heures et elle souffrait ensuite de douleurs atroces mais ce n'est qu'après plusieurs heures qu'elle aura reçu des soins. Le Medical Negligence Standing Committee a conclu à une négligence, un médecin et deux infirmières ont été suspendus et le père de Saivaani a entamé des actions légales contre le ministère, réclamant Rs 50 M.
Puis, il y a eu l'échange de nouveau-nés. À l'Assemblée nationale, mardi dernier, le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal, a confirmé que les parents de l'un des bébés n'ont pas été informés du problème et que jusqu'à présent, ils ne savent pas que leur enfant est sorti de l'hôpital et qu'il y est retourné une heure après. L'affaire a été référée au comité de négligence médicale. «La situation est regrettable. Il y a un manque de transparence. Toutes les parties concernées ont droit à la vérité», a déclaré le Dr Farhad Aumeer, député rouge qui avait posé la question, et qui a réitéré qu'il aurait fallu faire des tests ADN pour confirmer l'identité des bébés et des parents.
Le problème de négligence médicale a été évoqué dans le dernier rapport de l'Audit, tout comme dans les rapports précédents. Il a été rappelé que le précédent rapport avait souligné que son coût est passé de Rs 1 milliard en juillet 2019 à Rs 1,4 milliard en décembre 2021. Aucune mesure n'a été prise par le ministère pour y remédier. «The Ministry did not address medical malpractice, litigations, and patient safety from a strategic and prevention perspective. Information regarding adverse events and litigations was still not compiled/known.» Encore une fois, aucune action du ministère. Le rapport 2020-21 avait aussi fait ressortir qu'il n'y a pas de base de données des médecins impliqués dans ces cas pour s'assurer qu'il y ait des sanctions ou du moins, que les cas soient référés au Medical Council. Un an après, «no action taken».
La collaboration de la Santé avec les ONG avait aussi été sous la loupe du bureau de l'Audit dans le précédent rapport. Il avait été noté qu'il n'y a pas de mécanisme en place pour évaluer la capacité des ONG à exécuter le travail qui leur est confié. «Ministry of Health and Wellness's collaboration and partnership with NGOs was unstructured as both were not coordinating issues related to people's healthcare.» Rien n'a été fait pour remédier à la situation, dit inlassablement le bureau de l'Audit.