Au moins une dizaine de jeunes gens se sont noyés en se baignant dans le fleuve Niger. Mais les autorités tardent à prendre des mesures pour éviter que ces drames se reproduisent.
Au Niger, en ce moment, en cette période de ramadan, le thermomètre frôle les 45° Celsius et de nombreux jeunes de la capitale convergent vers le fleuve pour se rafraichir en se baignant.
Officiellement, une dizaine d'entre eux se sont ainsi noyés, mais les chiffres réels pourraient être encore plus élevés.
Aboulmoumouni Ousmane Oumarou a ainsi été témoin de la mort de son ami, emporté par le fleuve. Il relate ainsi le déroulement du drame : "On a décidé de venir prendre l'air, on a même amené des tapis et il a dit qu'il avait chaud. Avec nos collègues, on l'a retrouvé dans l'eau en train de se baigner. Et moi je suis venu aussi me baigner et il m'a dit mon ami, vient prendre des photos. Je suis venu, j'ai pris des photos, une vidéo aussi. Après, je suis entré aussi dans l'eau. Mon ami a alors reçu un appel sur son téléphone. Il est sorti prendre l'appel. Puis il est revenu en courant pour rentrer dans l'eau et il s'est noyé."
Des pompiers impuissants
Le numéro 18 des sapeurs-pompiers sonne en permanence depuis plusieurs semaines pour des cas de noyades similaires ou de disparitions sur le fleuve Niger.
Le colonel Sidi Mohamed, commandant du groupement des sapeurs-pompiers du Niger, concède que ses services ne peuvent pas faire grand-chose face à ces drames.
"Ces derniers temps, nos secours sont sollicités pour des noyades sur la plupart des berges sur le fleuve Niger. Depuis début mars, nous avons à peu près une dizaine de noyades et il y a également des corps flottants qui ont été interceptés sur le fleuve et ces corps flottants viennent d'un peu partout. Ils viennent donc en amont et généralement, ils sont récupérés par nos services" explique-t-il.
Malgré la gravité de la situation, les autorités régionales de Niamey n'ont toujours pas pris des mesures pour interdire l'accès du fleuve. Ce qui se faisait pourtant par le passé avec des patrouilles de la police sur les berges du fleuve.