Cet accord censé relancer la transition et remettre le pouvoir aux civils devait être signé ce samedi entre représentants civils et militaires. Selon le porte-parole du processus, les différents acteurs ont convenu de s'accorder cinq jours supplémentaires. En cause : un différend non résolu autour des questions sécuritaires.
Les discussions achoppent sur la question de l'avenir des Forces de soutien rapide (FSR). Les FSR sont composées principalement d'anciens miliciens Janjawids, accusés d'atrocités au Darfour et d'être impliqués dans la répression de la révolte contre Omar el-Béchir, l'ancien dirigeant déchu en 2019.
Comment les intégrer au sein des forces gouvernementales et dans quel délai, sur combien d'années ? Le général Abdel Fattah al-Burhan et son second, Mohamed Hamdan Daglo, surnommé Hemedti, patron des FSR, ne sont pas parvenus à un accord sur ces modalités. Autre point de blocage, l'avenir de certains officiers islamistes.
Après quatre jours de discussions qui se sont étirés jusqu'aux premières heures ce matin, les obstacles n'ont pas été surmontés.
Sans consensus sur la réforme des forces de sécurité pour parvenir à une armée nationale unifiée au Soudan, c'est l'ensemble du processus pour remettre la transition civile en marche qui est freiné.
Cela fait des semaines que militaires, paramilitaires et civils soudanais discutent pour parvenir à un accord politique global.
Avant les questions relatives à l'armée, il y a eu celle de la justice transitionnelle.
À terme, l'accord global doit permettre de cheminer vers l'adoption d'une nouvelle Constitution, la formation d'un gouvernement civil jusqu'à l'organisation d'élections.
Les protagonistes se sont donc donnés cinq jours de plus, nouvelle échéance annoncée pour la signature de l'accord, le 6 avril.
Après le départ d'Omar el-Béchir en 2019, civils et militaires étaient représentés au sein du gouvernement de transition. Fin 2021, le passage en force du général Al-Burhan a entraîné un mouvement de protestation qui a duré plus d'un an, et contre lequel la répression a fait au moins 125 morts.