Frappé par la sécheresse, le pays, déjà importateur net de céréales, va devoir trouver des financements supplémentaires pour payer les importations de blé. Une situation que l'on retrouve dans tout le Maghreb.
Les autorités tunisiennes ont annoncé vendredi des restrictions dans l'approvisionnement et l'utilisation de l'eau potable pour les particuliers et l'agriculture. Ces mesures doit entrer en vigueur ce lundi. La récolte céréalière devrait atteindre 200 à 250 000 tonnes contre 750 000 l'an dernier. En cause, les graves problèmes de sécheresse enregistrés depuis un an. Le manque d'eau conjugué aux nombreux feux de champs ont réduit les récoltes.
C'est une mauvaise nouvelle de plus pour l'économie tunisienne et les finances de l'État. Le pays qui importe déjà en majorité les céréales qu'il consomme, va devoir redoubler d'effort pour combler un déficit de près de 500 000 tonnes, dû à des récoltes en berne. Au prix actuel du blé sur les marchés internationaux, cela représente un surcoût de 130 millions d'euros.
La situation que traverse la Tunisie est d'autant plus dramatique qu'elle risque de perdurer. Les retenues d'eau et les barrages sont quasiment à sec. Le plus grand du pays, celui de Sidi Salem, n'est rempli qu'à 17% de ses capacités, autant dire que l'irrigation sera difficile cette année encore.
La situation tunisienne se retrouve à l'identique dans tout le Maghreb, relève l'expert des marchés agricoles François Luguenot qui note que les pays sont pris « en ciseaux entre une production agricole en baisse et des besoins qui augmentent ». Si l'Algérie peut compter sur ses immenses ressources gazières pour boucler ses fins de mois, ce n'est pas le cas de la Tunisie ou de l'Égypte, deux pays confrontés à une crise financière de plus en plus aiguë.