Un résultat dû en grande partie à la flambée des prix des engrais dans le monde.
C'est l'histoire d'un géant aux poches pleines et aux dents longues. Jamais l'Office chérifien des phosphates (OCP) ne s'est aussi bien porté. Après une année déjà exceptionnelle en 2021, le groupe dirigé par Mostafa Terrab a engrangé des bénéfices records en 2022. Son chiffre d'affaires a augmenté d'un tiers tandis que son bénéfice progressait de 73% par rapport à 2021, à 28 milliards de dirhams marocains, soit 2,5 milliards d'euros. Ces résultats sont dus en grande partie à l'explosion du prix des engrais à la suite de la guerre en Ukraine. La branche engrais phosphatés est d'ailleurs celle qui rapporte le plus à l'entreprise.
Depuis dix ans, l'OCP mise sur la transformation des phosphates dont elle est le premier producteur mondial, et cette stratégie se révèle aujourd'hui payante. Pour éviter de passer pour un profiteur de guerre, notamment vis-à-vis de ses partenaires africains, l'OCP a mis en place en 2022 une politique de livraisons d'engrais à prix avantageux. Politique qui sera poursuivie cette année auprès des agriculteurs africains.
Plus que jamais, l'Afrique est la nouvelle frontière d'un groupe qui multiplie les projets d'usines. Dernier en date, le Niger. Mais l'OCP, qui affronte une forte concurrence russe et saoudienne, étend son action à l'ensemble de la planète. Il s'implante aussi en Amérique latine et en Asie, avec notamment des méga-projets en Inde.