Malgré la présence de plusieurs contingents militaires étrangers, la situation sécuritaire s'aggrave. Le M23 et les ADF sont accusés de nombreuses exactions.
Selon des chiffres avancés par l'Onu, les violences dans l'est de la RDC ont fait 1.300 morts en cinq mois, la plupart victimes des attaques de groupes armés comme le M23, les ADF ou la Codéco
Pour Omar Kavota, responsable du Cepadho, une organisation de défense des droits de l'Homme, la situation serait même plus grave que ce que décrit l'Onu. Il estime que "les chiffres avancés par le Haut-Commissaire de l'Onu aux droits de l'homme sont relatifs parce qu'en vérité c'est beaucoup plus que ce qui a été avancé."
Une présence militaire peu efficace
Plusieurs initiatives ont été mises en place, notamment l'envoi des troupes de la Communauté des pays d'Afrique de l'Est, dont la RDC fait partie depuis mai dernier, pour résoudre le problème sur place.
Les troupes ougandaises sont venues se joindre ce vendredi (31.03) aux autres pays qui ont déjà des soldats dans la région, comme le Kenya et le Burundi.
Il est impératif que la protection des civils soit au coeur de la stratégie de tels déploiement car les options militaires se multiplient mais les tueries et les exactions continuent. Les civils continuent de vivre dans une souffrance inouïe au quotidien, rappelle Thomas Fessy, chercheur à Human Rights Watch
En dehors de l'option militaire qui a montré ses limites, Thomas Fessy évoque un autre volet jusque-là ignoré et qui est pourtant primordial pour la résolution de la crise. "Il faudrait que la stratégie gouvernementale et régionale intègre la question de l'impunité. Redisons-le, il n'y aura pas de paix sans justice pour les innombrables crimes graves commis depuis plusieurs décennies et que l'on continue de documenter jusqu'à aujourd'hui", estime le chercheur.
En effet, selon Kivu Security Tracker, qui comptabilise les victimes dans l'est de la RDC depuis 2017, les violences dans la région ont fait près de 10.000 morts et 20.000 victimes si l'on ajoute notamment les très nombreux enlèvements pratiqués par ces groupes.
Les chiffres des viols, eux aussi très nombreux, sont pour leur part plus difficiles à évaluer.