Accusé de diffamation, Ousmane Sonko écope d'une peine plus clémente que celle requise par le ministère public. Ce verdict pourrait réduire les tensions au Sénégal.
Au Sénégal, au lendemain du verdict dans le procès pour diffamation contre l'opposant Ousmane Sonko, condamné à deux mois de prison avec sursis, se pose la question de l'impact que cette décision de justice aura sur le bras de fer qui se déroule dans la rue entre une partie de l'opposition et le pouvoir.
Ousmane Sonko devait répondre de diffamation, injures et faux contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Nian. Ce dernier reprochait à l'opposant d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport de l'Inspection générale d'Etat (IGE) pour sa gestion d'un fonds pour l'emploi des jeunes.
Outre les deux mois de prison assortis du sursis, le tribunal a condamné Ousmane Sonko, absent à l'audience, à verser 200 millions de francs CFA soit 300.000 euros de dommages et intérêts au ministre. Il l'a relaxé des délits d'injures et de faux et ne lui a pas infligé d'amende.
Le ministère public avait réclamé sa condamnation à deux ans de prison, dont un an ferme, pour diffamation et faux, et trois mois ferme pour injures. Il avait aussi requis la délivrance d'un mandat d'arrêt contre lui.
Ousmane Sonko a été condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis et peut toujours, selon sa défense, présenter sa candidature à la présidentielle de février 2024. Mais un second procès, pour viol présumé cette fois, pourrait entrainer de nouvelles tensions. En attendant, le verdict rendu ce jeudi (30.03) pourrait contribuer, du moins pour le moment, à apaiser un peu les esprits.
C'est du moins ce que pense Maurice Soudieck Dione. Il est professeur agrégé de sciences politiques à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis au Sénégal.