En République démocratique du Congo (RDC), le courant ne passe plus entre Martin Fayulu et l'ancien Premier ministre Adolphe Muzito. Les deux personnalités, alliées depuis la présidentielle de 2018, se brouillent autour de la gestion de la coalition Lamuka qui avait accompagné la candidature de M. Fayulu. Le camp de Muzito a menacé, hier samedi 1er avril, de radier Martin Fayulu s'il ne passe pas le flambeau d'ici dix jours à Adolphe Muzito. Les divergences entre les deux hommes, restés seuls maîtres à bord de la plateforme, après les départs - entre autre - de Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, date de près d'un an.
En octobre 2022, Adolphe Muzito passe le flambeau à Martin Fayulu pour un mandat de six mois sur fond de divergences. Adolphe Muzito s'opposait au rapprochement entre Martin Fayulu et le camps de l'ancien président Joseph Kabila. Depuis les deux personnalités se sont davantage éloignées.
« Nous lui avons souhaité bonne chance »
Pour le camp Fayulu, c'est Muzito qui s'était retiré volontairement de la coalition. Et ce weekend, Martin Fayulu l'a rappelé dans un communiqué. Prince Epenge, porte-parole du camp Fayulu : « Lui-même avait saisi la coalition Lamuka par écrit pour nous signifier son retrait du présidium de Lamuka. Nous lui avons souhaité bonne chance. »
L'ancien Premier ministre est sidéré. Il accuse Martin Fayulu de vouloir s'accaparer la plateforme politique. A son tour, il menace de prendre acte de l'exclusion de Martin Fayulu, s'il ne remet pas le flambeau à son camp le 11 avril prochain. Blanchard Mongomba, secrétaire général du parti Nouvel élan de Muzito : « Il n'existe aucunement une lettre dans laquelle monsieur Adolphe Muzito aurait renoncé à son existence comme membre cofondateur de Lamuka. Ce communiqué de monsieur Martin Fayulu nous exclut injustement, encore qu'il n'en a pas qualité. »
« Il ne peut pas se prendre pour un super homme »
« Il y a une stratégie de vouloir nous accuser gratuitement dans l'opinion de manière à rester le seul maître à bord de Lamuka, dit encore Blanchard Mongomba. Nous nous disons qu'il ne peut pas se prendre pour un super homme au sein de Lamuka, c'est un leader comme tous les autres leaders ». Quand des proches de Martin Fayulu accusent Muzito de s'être rapproché de l'actuel pouvoir, le concerné dément. Il a même confirmé sa candidature à la prochaine présidentielle.