Dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), des jeunes enfants n'ont connu que la guerre et nombre d'entre eux vivent dans des camps de déplacés. « Si on ne les prend pas en charge, cela risque d'avoir une répercussion sur l'avenir de toute la province », explique un responsable d'Action contre la faim. Reportage dans le camp de Kanyaruchinya.
Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les conflits armés s'enchaînent depuis une trentaine d'années, à tel point que la jeune génération n'a connu que la guerre. Pour de nombreux enfants, vivre sous une bâche en plastique dans les camps de déplacés de Kanyaruchinya n'est pas nouveau.
Ariel a 12 ans et c'est la deuxième fois qu'il se réfugie dans le camp de déplacés de Kanyaruchinya. La première fois, il était avec son père. Mais cette fois-ci, son père est absent. Il est décédé « pendant la guerre », raconte-t-il.
Avec une dizaine d'autres enfants, il fait partie d'un groupe qu'on surnomme « la vie » et fait des jeux pour apprendre à gérer ses émotions : « Maintenant, je me sens mieux. On joue et on nous dit comment nous comporter avec les autres enfants. Quand je suis arrivé ici, je me sentais très mal. »
« Si on ne les prend pas en charge, ça risque d'avoir une répercussion sur l'avenir de toute la province »
Pour Jacques Mufuni, psychologue et adjoint responsable du programme santé mentale chez Action contre la faim, il est indispensable de prendre en charge le traumatisme des enfants : « Cela risque de les perturber dans la vie quotidienne. Cela peut aussi influencer sur les rendements scolaires, sur leur adaptation sociale, sur leur intégration dans la société. Si on ne prend pas en charge ces enfants, cela risque d'avoir une répercussion sur l'avenir de toute la province, sur le développement de la province, sur la production de la province. ».
Il y a en RDC plus de 120 groupes armés dont la plupart enrôlent des jeunes voire des enfants.