Dakar — Le Plan national d'organisation des secours (ORSEC) n'a pas réalisé, dans le cadre de la gestion des inondations au cours de l'hivernage 2022, un canal ou brèche d'évacuation du surplus d'eaux pluviales enregistré à Dakar et sa banlieue vers le lac Rose, a indiqué le gouverneur de la région de Dakar, Al Hassan Sall.
"Le Plan Orsec n'a pas réalisé un canal ou une brèche d'évacuation d'eaux pluviales vers le lac Rose", a dit M. Sall en réponse à des accusations de membres du Syndicat d'initiative et de tourisme du lac Rose.
Ces derniers soutiennent que l'évacuation du surplus d'eaux pluviales de plusieurs zones de Dakar et sa banlieue vers le lac Rose à travers une brèche réalisée par le plan Orsec en 2022 est à l'origine du débordement de ce point d'eau.
"Dans le cadre de la gestion des inondations dans la région il n' y a pas de quantité d'eau pluviale drainée durant l'hivernage passé des quartiers de Dakar et sa banlieue vers le lac Rose", a assuré le gouverneur lors d'un entretien accordé à l'APS.
"L'année dernière, a-t-il rappelé, nous avons enregistré une quantité exceptionnelle de pluies de l'ordre de 200% par rapport à la norme. Nous avons enregistré dans la région de Dakar plus de 800 mm de pluies alors qu'auparavant on avait entre 200 à 350 mm".
"Naturellement après ces fortes précipitations, les eaux pluviales n'ont fait que suivre leurs voies naturelles d'écoulement vers le lac Rose. Et dans ce cas de figure, on parle ici de lac, et un lac en principe, c'est un réceptacle d'eaux pluviales", a fait valoir l'autorité administrative.
Il a insisté sur le fait que le surplus d'eaux pluviales ayant alimenté le lac Rose à travers des voies naturelles provenait sans doute de l'arrondissement de Sangalkam (département de Rufisque) et non des quartiers de Dakar et sa banlieue.
Pour le gouverneur de Dakar, les quantités importantes d'eaux pluviales reçues et de ruissellement se sont déversées sur le lac Rose jusqu'à son bassin naturel, engendrant des désagréments sur l'exploitation artisanale du sel. Elle a été également à l'origine de la disparition de la couleur rose et des inondations au village artisanal".
Le chef de l'exécutif régional signale que le lac n'a fait que reprendre son lit naturel perdu à cause d'une mauvaise pluviométrie enregistrée pendant plusieurs années dans la région de Dakar".
Il a rappelé que le bassin du lac Rose s'étendait sur des dizaines d'hectares il y a de cela quelques années. "Actuellement, dit-il, il s'étend seulement sur 3 hectares ou moins".
Entre temps, a-t-il expliqué, avec le rétrécissement du bassin du lac, la diminution de la surface du plan d'eau, des gens, des restaurants se sont installés au fil des années sur le lit du lac Rose.
"Donc, a-t-il fait savoir, si nous enregistrons le retour de pluies exceptionnelles dans la région de Dakar, la conséquence immédiate est que l'eau reprenne son lit naturel". "Et ceux-là, qui occupent le lit se retrouvent dans des difficultés".
Le gouverneur a réaffirmé que cette brèche d'évacuation d'eaux pluviales, en réalité, "n'est rien d'autre qu'une ancienne voie naturelle d'écoulement des eaux de pluie vers le lac Rose".
Les eaux, a-t-il indiqué, se sont frayées un passage vers le lac Rose, en empruntant une voie naturelle où elles ont tout emporté. "On n'a pas touché, on n'a pas réalisé une brèche, ni un canal, c'est la puissance de l'eau qui a emprunté une ancienne voie naturelle d'alimentation d'eaux pluviales du lac Rose", a-t-il encore dit.
Il a précisé que les opérations de pompage du plan ORSEC à Dakar étaient destinées à permettre aux eaux de reprendre leurs voies naturelles.
"On a rien fait d'exceptionnel à part permettre aux eaux de reprendre leurs voies naturelles", a ajouté M. Sall, coordonnateur du comité régional de gestion des inondations de Dakar.