Dakar — Le directeur général du Centre de suivi écologique (CSE), Cheikh Mbow, a souligné la nécessité d'élaborer et de mettre en oeuvre un plan de gestion et de sauvegarde du Lac Rose dont l'objectif est de préserver ses fonctions écologiques par le rétablissement des équilibres entre les activités socio-économiques et les systèmes hydriques d'alimentation en eau et en sel.

"Il s'agit de voir comment faire du lac Rose un pôle de développement durable grâce à des aménagements écologiques, urbains et touristiques adaptés à la fragilité des écosystèmes", a dit M. Mbow au cours d'un entretien accordé à l'APS.

"Pour cela, a-t-il préconisé, il faut mettre en place un cadre de gestion des acteurs et des activités économiques, en mettant en place un outil de gestion foncière pour faciliter l'utilisation durable de l'espace, des ressources naturelles et de l'occupation du sol".

Il a indiqué que le plan de gestion pour la sauvegarde du lac Rose se limite à quatre objectifs spécifiques.

"D'abord, a-t-il souligné, ce plan doit capter, avec des bassins de rétention et réutiliser en amont du lac Rose, les eaux de ruissellement provenant du plateau de Thiès pour développer les activités agricoles afin de réduire la quantité d'eau qui se déverse dans le lac Rose".

"La deuxième solution, a-t-il poursuivi, c'est de redonner au lac sa fonction écologique, reverdir le bassin du lac, en restaurant tout autour du bassin des plantations massives d'arbres, sur les routes et sur les dunes de filaos".

La troisième solution, selon lui, consiste à ouvrir des voies d'écoulement des eaux pluviales par des aménagements d'axes de drainage des zones urbanisées vers des exutoires outres que le lac Rose.

Il a signalé que la zone polarisée par le bassin du lac Rose ne dispose pas d'ouvrages d'assainissement d'eaux usées collectifs.

"Tous les ménages habitant aux alentours du lac, a-t-il indiqué, utilisent des ouvrages d'assainissement autonomes de type fosses septiques".

En dernier lieu, il a suggéré la mise en d'un plan d'aménagement urbain autour du lac.

Ce plan, selon lui, doit capitaliser toutes les études techniques et mener des études approfondies sur l'occupation du sol afin de trouver des solutions viables sur l'occupation de l'espace.

"Il faut réaliser des plans de restructuration des zones d'inondation des villages de Médina Bambilor, de Sangalkam, et de Darou Thioub", a-t-il ajouté.

Il a souligné que toutes ces recommandations visent redonner à la nature du lac Rose ses capacités résilientes.

"Pour cela, il faut protéger le lac, pour lui permettre de reconstituer son écosystème et ses fonctions", a encore souligné M. Mbow, par ailleurs chargé de la coordination du Comité de réflexion et de recommandation pratiques pour la sauvegarde du lac Rose.

Il a appelé à un équilibre entre les besoins de développement économiques et les besoins de préservation de l'écosystème du lac Rose.

"C'est là, selon lui, où doit résider l'essentiel des recommandations pratiques qu'on doit mettre pour la sauvegarde du lac Rose".