Afrique de l'Ouest: Santé sexuelle et reproductive - Le taux de décès en baisse en Côte d'Ivoire

En prélude à la célébration de la Journée internationale des droits de la femme qui se tient ce jeudi 30 mars, au stade Jesse Jackson de Yopougon, l'Action contre les grossesses non désirées et à risque (AGnDR) a organisé le mardi 28 mars 2023, une table-ronde, au Seen hôtel au Plateau.

C'était autour du thème : « Etats des lieux et points des avancées des actions des ministères techniques cités dans le décret N° 2011-226 du 16 septembre 2011 relatif à la mise en oeuvre du protocole de Maputo pour la réduction de la mortalité ».

Au cours de cette rencontre, Jean Dominique Kangah Kouadio, directeur des affaires juridiques, représentant le ministère de la Femme, la Famille et de l'Enfant, a expliqué que sa structure est réceptive à tout ce qui concourt au bien-être de la femme. Avant de faire l'état des lieux relatifs aux droits des femmes en Afrique pour la réduction de la mortalité maternelle.

Selon lui, le taux de mortalité en Côte d'Ivoire a chuté de 685 à 385 décès pour 1000 naissances vivantes. Un taux en baisse au regard de celui de la précédente Eds 2011 qui était de 614 décès pour 1000 naissances vivantes. « Malgré cette baisse, ce taux demeure toujours élevé. La stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent 2016-2030 recommande aux pays de réduire la mortalité maternelle à moins de 70 décès pour 1000 naissances vivantes d'ici à 2030. La loi est encore loin d'atteindre ce résultat (...) », dit-il.

A cet effet, il a indiqué que l'une des solutions pour y arriver est d'avoir une bonne politique de santé sexuelle reproductive. Toutefois, il n'a pas manqué de mentionner que beaucoup reste à faire dans la mise en oeuvre du décret. A savoir, convaincre les religieux de la nécessité pour la femme d'avoir accès à des soins de santé complets et d'avortement sécurisé ; renforcer les établissements de santé de première référence ; renforcer les capacités du personnel de santé en matière de Santé sexuelle et reproductive (Ssr) ; accentuer les plaidoyers auprès des décideurs dans la mise en oeuvre de l'application du décret, etc.

En sus, il a précisé que pour atteindre l'objectif plusieurs décisions et textes ont été adoptés afin de se conformer aux dispositions du protocole de Maputo et respecter tous les engagements internationaux.

Des recommandations ont été faites pour les avancées, à savoir partager les textes des pays ayant adopté une loi sur la santé sexuelle et reproductive ; faire face aux pesanteurs socio-culturelles en relevant les statistiques relatives aux décès maternels, décès liés à l'avortement clandestin, etc.

Quant à Honorine Adou, présidente de l'AGnDR, elle s'est plutôt penchée sur les actions menées par son organisation. A l'en croire, le sous-groupe thématique qu'elle dirige n'est « pas encore satisfait » parce qu'il est indiqué les cas de viols dans le Protocole de Maputo.

De ce fait, la loi ivoirienne devrait considérer les cas d'inceste (ce qui n'est pas malheureusement pris en compte). Raison pourquoi, elle invite l'Etat à harmoniser ses textes de lois avec l'article 14.2C du Protocole de Maputo, à protéger les droits reproductifs des femmes en autorisant l'avortement médicalisé en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste...

« Les droits en santé sexuelle et reproductive sont nécessaires pour l'épanouissement physique, mental et social des individus. Ce sont des droits fondamentaux dont les humains devraient jouir sans condition ni contrainte », précise-t-elle.

Signalons que l'AGnDR, un sous-groupe thématique de 29 organisations, issue de la Coalition de la société civile pour la santé de la reproduction et la planification familiale (Cscsr/Pf), lutte pour la promotion des Droits en santé sexuelle et reproductive (Dssr) conformément à l'article 14-2C du Protocole de Maputo.

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