Un pari qui sera difficile à relever. Le samedi 25 mars, la secrétaire nationale technique du PPA-CI, Florentine Fahé, lors d'une tournée de mobilisation à Bonoua, a annoncé que trois millions de militants, militantes et sympathisants sont attendus les 30 et 31 mars 2023 à la place Ficgayo de Yopougon et le 1er avril au Palais de la culture de Treichville pour la première édition de la fête de la Renaissance. Une telle information ne peut que prêter à rire. Connaissant les réalités de ce parti qui se cherche sur l'échiquier politique.
Les 18 sièges de députés remportés aux dernières législatives sont l'arbre qui cache la forêt. Il est de notoriété que le PPA-CI est apparu très fragilisé le 17 octobre 2021 sur la scène politique avec l'émiettement de la gauche ivoirienne désormais partagée entre Charles Blé Goudé qui a son propre parti (Cojep), l'ancienne Première dame Simone Gbagbo qui dirige le Mouvement des Générations capables (MGC) et Pascal Affi N'Guessan qui demeure à la tête du Front populaire ivoirien (FPI). Annoncer donc de façon péremptoire 3 millions de militants sur un espace qui, de l'avis de spécialistes, ne peut accueillir que 5 000 personnes apparait comme de la pure affabulation.
Il est évident qu'à travers cette annonce, le PPA-CI veut se donner une popularité qu'il n'a pas. Cela n'est pas étonnant d'autant que le parti de Laurent Gbagbo est adepte de la démagogie. À sa création, il a été présenté comme une formation qui défend des idées « socialistes, panafricanistes et souverainistes ». Bien évidemment, ceci ne peut être que trompeur.
Car, Laurent Gbagbo et ses amis, c'est connu, sont des nationalistes purs et durs. Leurs 10 ans de règne sont là pour le prouver. Les rhétoriques entendues çà et là à l'époque n'ont rien à envier à ceux d'Eric Zemmour en France. Se donner aujourd'hui un destin panafricaniste n'est que de la poudre de perlimpinpin. Affirmer que 3 000 000 d'individus sont attendus à Yopougon relève de l'arnaque.