Une nouvelle organisation a été adoptée par l'État concernant le marché du riz local. Il s'agit d'écourter le circuit de ce produit pour en réduire les coûts.
Empoigner le problème à bras-le-corps. C'est la détermination affichée par le ministre de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation Edgard Razafindravahy samedi à Imerintsiatosika, grand producteur de riz avec une quantité quotidienne de 150 tonnes et vingt-cinq grandes rizeries. Un contact direct avec les producteurs pour voir les réalités à la source. La hausse du prix du riz local préoccupe l'État au plus haut point. Depuis deux ans, l'État a réussi à maîtriser le marché du riz en général malgré des circonstances défavorables comme la pandémie de Covid-19 et les cyclones.
Il n'y a jamais eu de pénurie grâce à l'anticipation faite par le gouvernement. Certes il a fallu importer pour combler le déficit de la production locale, et offrir une alternative abordable aux consommateurs, mais pas abusivement comme l'a affirmé l'ancien président Hery Rajaonarimampianina hier sur le plateau de Real TV. Parler de 750.000 tonnes de riz importé relève de l'affabulation et d'une méconnaissance des réalités du pays. Il semble avoir oublié que lui-même était impuissant face à la flambée du prix du riz passé de 1700 ariary le kilo à 2000 ariary en 2015. Il avait beau réunir tous les acteurs du riz à Iavoloha, deux jours de méditation avaient accouché d'une sou...riz.
Solutions
Néanmoins la hausse du prix du riz local doit être freinée. Une des solutions est le raccourcissement du circuit du riz depuis les producteurs aux consommateurs en passant par les collecteurs et les grossistes. Jusqu'ici l'État n'a jamais plafonné le prix aux producteurs. « Si les producteurs utilisent les moyens exigés par une production aux normes, le prix du kilo de paddy devrait être d'environ 1500 ariary » selon Clément Razafiarison, président de la coopérative Manova réunissant les producteurs de riz de la région Itasy. Avec un rendement de 62% à la rizerie, que le ministre estime trop bas, le prix aux consommateurs devrait osciller entre 2900 et 3000 ariary le kilo. L'idée est donc de raccourcir le circuit du riz. Le ministre Razafindravahy a annoncé que les grossistes achèteront directement la production aux paysans et State Procurement Madagascar se chargera de la distribution auprès des épiceries d'Antananarivo.
Le système sera appliqué seulement pour le mois d'avril avec un quota à distribuer de 60 à 100 tonnes par semaine. L'opération débutera à Imerintsiatosika mais sera renouvelée dans d'autres régions. Il reste à espérer la collaboration des acteurs a chaque stade du circuit.