L'ancien président de la République a tenu un show médiatique, hier. Une sortie durant laquelle la question sur sa candidature à la présidentielle est restée sans réponse.
Trois heures. Telle est la durée du show médiatique que s'est offert Hery Rajaonarimam-pianina, ancien président de la République, sur le plateau d'une station privée de la capitale, hier.
Il s'agit du premier événement où le patron du parti "Hery vaovao ho an'i Madagasikara" (HVM), était seul sous les spotlight depuis son retour au pays, le 11 février. Une sortie médiatique que ses partisans ont présentée comme le principal rendez-vous politique du week-end. Une prestation durant laquelle l'ancien chef d'État a passé en revue divers sujets, fustigé la gouvernance étatique et la situation socio-économique. Les coulisses des soubresauts politiques qu'il a vécu en 2018, ou encore ce qu'il qualifie de "diabolisation", dont il a été la cible durant son quinquennat ont aussi été effleurées. Durant ces trois heures, une question est toutefois restée sans réponse. Celle de la candidature de Hery Rajaonari-mampianina à la prochaine élection présidentielle.
Une question qui taraude journalistes et observateurs politiques, surtout depuis son retour au pays, après plus de quatre années à s'être mis en retrait de la scène nationale. "Le débat n'est pas encore à la candidature. Il y a un socle à mettre en place d'abord", déclare le chef de file du HVM. À l'entendre, l'amélioration du cadre juridique et institutionnel des élections est "un préalable". Du moins, l'adoption d'un consensus dans ce sens. Il ajoute, "(...) on ne peut pas parler de candidature tant que tous les paramètres ne sont pas réunis, alors que le cheminement du processus est encore flou".
Améliorations nécessaires
L'ancien Président remet sur le tapis l'opportunité "de se réunir autour d'une table pour en discuter. J'en appelle aux tenants du pouvoir à faire preuve d'humilité pour cela. (...) Les élections présidentielles ont toujours été les causes des crises dans le pays. Il est ainsi nécessaire de mettre en place un processus transparent et accepté de tous".
Les lois électorales actuelles datent cependant de l'administration Rajaonarimampianina. La question s'est ainsi imposée durant l'interview de l'ancien Président, hier. "Pourquoi ne pas avoir établi les bonnes structures et de meilleures normes électorales à votre époque?". En réponse, il défend, "le débat n'est pas là. le débat est de voir comment améliorer les lois existantes et le processus en cours". Hery Rajaonarimampianina ajoute que les améliorations que son administration a voulu apporter au cadre juridique électoral auraient causé des mécontentements et entraîné le mouvement des soixante-treize députés, en 2018. Les débats sur le cadre juridique des élections ont effectivement conduit à cette crise politique pré-électorale.
Seulement, avant cela, les projets de lois actés par l'Exécutif de l'époque, ont charcuté les avant-projets de lois issus de plusieurs mois d'ateliers. Un des points majeurs mis à l'index est l'épineux plafonnement des fonds de campagne, ou encore, les pouvoirs de sanction qui dont aurait dû jouir la Commission de contrôle du financement de la vie politique. Comme son nom l'indique, il lui appartient de s'assurer des origines et des dépenses des fonds de campagne des formations politiques et des candidats à une élection. Seulement, sans pouvoir de sanction, elle n'est qu'un épouvantail.