Autre question abordée par l'Enseignant chercheur en droit à l'université numérique Cheikh Hamidou KANE UN-CHK (ex UVS), la situation de l'administration publique sénégalaise. En effet, interpellé par notre confrère Baye Oumar Gueye sur le fonctionnement de ce principal pilier de l'Etat sénégalais, le professeur Jean Louis Correa a fait un constat peu reluisant de l'administration centrale qui selon lui, est tout simplement « piégée par la politique ». Rappelant que les « responsables, les directeurs, les chefs de divisions n'étaient pas désignés en fonction de l'appartenance à un parti ou autre, mais en fonction vraiment de leur qualité technique intellectuelle, intrinsèque », l'invité d'Objection s'est toutefois désolé du fait que ce principe n'a pas su résister au système partisan.
« Nous avions une administration qui était très réputée, très respectée, avec beaucoup d'expertise qui étaient sollicités par d'autres pays. Mais, depuis quelques années, on note une immixtion du phénomène partisan dans l'administration centrale qui fait que je suis désolé de le dire, mais ce ne sont pas les personnes qu'il faut qui sont aux places qu'il faut et cela entraîne un nivellement par le bas de l'administration où vous avez des gens qui ont toutes les qualités requises pour occuper les fonctions qu'ils occupent. Et d'autres qui ont moins de qualité qui parce qu'ils sont proches de untel, parce qu'ils sont de tels partis, parce qu'ils sont etc, vont occuper ces espaces ». Poursuivant son propos, l'Enseignant chercheur en droit souligne que cette mise sous tutelle de l'administration centrale par la politique est à l'origine non seulement des lenteurs administratives auxquels, on assiste mais aussi des erreurs sur des documents publics.
« Vous avez maintenant des communiqués de l'administration centrale qui sont remplis de fautes, c'est inadmissible. Vous vous posez la question, mais qui a écrit ce communiqué ? Qui l'a lu ? Qui l'a corrigé ? Est-ce que la chaîne de responsabilité mise en place a été utilisée pour relire ces documents ? Vraiment, j'aimerais saluer tous ces fonctionnaires, qui sont épris de leur travail et des valeurs qu'il faut pour accomplir leur travail et qui malheureusement, la mort dans l'âme, font les mêmes constats que nous ».