Madagascar: Hery Rajaonarimampianina - « Une menace de conflit armé planait sur le pays en 2018 »

Presque deux mois après son retour au pays, l'ancien président maintient le suspens sur sa candidature à la présidentielle de 2023, en faisant en revanche des révélations sur 2018.

Présidentielle

Sera-t-il dans la course pour briguer un autre mandat présidentiel ? Telle est la question qui se pose dans tous les esprits à propos de l'ancien président de la République Hery Rajaonarimampianina. Il a regagné l'arène politique, depuis son retour au pays en février dernier, mais sa participation à la prochaine élection présidentielle prévue en novembre et décembre de cette année reste encore hypothétique. Contrairement aux autres concurrents de taille, comme Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, Siteny Randrianasoloniaiko, Hajo Andrianainarivelo... dont l'effectivité de leur participation n'est plus qu'une question de temps,

Préalables

Hery Rajaonarimampianina, quant à lui, ne s'est pas encore prononcé sur le sujet. Hier, lors d'une émission spéciale sur une chaîne de télé privée, il est resté évasif sur la question, comme il l'était toujours depuis des mois. « Certains préalables ne sont pas encore acquis » a-t-il répondu aux questions insistantes du journaliste qui l'a relancé à plusieurs reprises sur sa candidature.

%

CENI - HCC

« Les conditions pour organiser des élections dans un climat propice et serein ne sont pas encore remplies » a soutenu Hery Rajaonarimampianina. Pour lui, il est encore « nécessaire et fondamental » qu'on fasse d'abord table rase de certaines questions afin de dissiper « les zones d'ombres qui persistent ». Notamment sur la crédibilité de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) et de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) et la « nécessité de réformer les textes électoraux ». Dans ce sens, « discuter autour d'une table n'est pas une étape à louper dans le processus », soutient-t-il, car « il y va de l'avenir du pays dont l'histoire démontre que les crises politiques ont toujours pris leurs origines dans des différends électoraux ». L'ancien président reste, à cet effet, convaincu que « ce sera la seule issue de mettre un terme à la situation de pauvreté grandissante actuelle qui sévit dans tout le pays ».

Transition

Le suspens entretenu par Hery Rajaonarimampianina sur sa candidature ou non aux prochaines élections présidentielles de novembre et décembre signifie-t-il que le projet politique de l'ancien président est réduit à un scénario extra-électoral ? Dans son intervention, le fondateur du parti HVM a révélé hier avoir été « contacté par certaines personnes pour une éventuelle Transition ». Il refuse de marcher derrière cette idée parce que « le débat actuel n'est pas encore à ce point ». Il balaie également d'un revers de la main un « ni ni ni », c'est-à-dire ni Andry Rajoelina, ni Marc Ravalomanana ni Hery Rajaonarimampianina. Un scénario irréaliste aux yeux de l'ancien président qui propose de négocier autour d'une table.

Voahangy R

L'ancien président a aussi saisi l'occasion pour réagir par rapport à la récente décision de justice qui a condamné son épouse Voahangy Rajaonarimampianina dans le dossier Rolly Mercia. Le verdict prononcé par le Tribunal de Première Instance d'Antananarivo sur le cas de l'ancienne première Dame étonne son époux. « On n'a pas compris notre implication dans cette décision de justice » a-t-il rétorqué hier. Tout en laissant entendre que cette affaire pourrait écorner la crédibilité de la justice.

Armes

« Je n'ai jamais passé aucun deal avec qui que ce soit » a affirmé, hier, l'ancien président quand il a abordé la crise qui a secoué son mandat en 2018. Affaibli par l'intensification des critiques orchestrées par l'opposition de l'époque, Hery Rajaonarimampianina était contraint, à la veille des élections présidentielles de 2018, par la HCC de mettre en place un gouvernement de consensus marqué par l'entrée de ministres issus de l'autre bord. Il était obligé de cohabiter avec ses opposants et de voir son autorité amoindrie « C'est la décision de la HCC qui a dicté les règles à l'époque, quoiqu'elles aient été entachées de certaines violations de la Constitution » déplore l'ancien président. Mais il ne « regrette rien » même s'il a fait des « concessions ». Il estime avoir agi « pour l'intérêt supérieur de la nation ». Et de révéler qu' « une menace de conflit armé planait à l'époque sur le pays. On m'a alerté sur l'importation illicite d'armes dans le pays, et la détermination de certaines personnes à conquérir le pouvoir à n'importe quel prix, y compris par la voie des armes ».

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.