Rien ne va au PDCI. Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire est à la croisée des chemins. Faut-il ou non aborder les élections locales à venir en alliance avec le parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) ou avec le Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI)? Ou encore faut-il ou non changer de vision et de gouvernance à l'effet d'offrir une meilleure offre politique aux Ivoiriens? Les décisions importantes à prendre qui engagent la vie et même la survie du vieux parti sont nombreuses. Et, les réponses sont toutes aussi tranchées entre camps rivaux qui se disputent l'entourage du sphinx de Daoukro et donc le contrôle du parti.
En effet, si certains épousent l'idée d'une coalition avec les partis en fonction des intérêts et des circonstances, certains réfutent catégoriquement des alliances avec tel ou tel parti. Pour eux, le PDCI doit s'assumer partout en Côte d'Ivoire. Cette vision, répondent leurs adversaires, n'est pas sans conséquence pour le parti en termes de sièges de conseils régionaux et de communes à remporter.
Car, c'est un lieu commun de dire que le parti présidé par Henri Konan Bédié a perdu et continue de perdre du terrain. Ainsi, ses ex-bastions tombent au fil des rendez-vous électoraux dans l'escarcelle d'autres formations politiques surtout du parti présidentiel. Aussi, des voix et non des moindres s'élèvent de plus en plus pour décrier la gestion du parti.
Akossi Bendjo, ex-maire du Plateau, Me Blessy, Chrysostome, avocat du parti, et Jean-Louis Billon pour ne citer que ceux-là sont désormais convaincus que le PDCI est dans l'obligation absolue de réadapter son logiciel aux exigences du moment pour être plus compétitif afin de reconquérir des territoires perdus et de se refaire une santé sur la scène politique ivoirienne.
C'est dans cette atmosphère de tensions internes, de guerre larvée entre clans rivaux que la 7e session du congrès extraordinaire a été convoquée par le président Henri Konan Bédié. Ce 30 mars, ce rendez-vous important se tient à la Maison du parti. C'est un secret de polichinelle. Ce 7e congrès extraordinaire s'annonce houleux au regard des divergences entre les différents camps sur tant de sujets. Selon des sources concordantes, le président du parti doyen n'est pas parvenu à ramener la cohésion au sein de ses hommes avant le congrès et le comité d'organisation mis en place ne travaille pas en équipe.
Contrairement aux assurances du porte-parole Bredoumi Soumaila. En témoigne l'absence de nombreux membres du comité d'organisation qui devraient être au côté du porte-voix pour animer la conférence de presse du lundi 27 mars dernier. On le voit, les débats s'annoncent houleux et le parti risque de sortir de son 7e congrès extraordinaire plus divisé et plus affaibli.