Cameroun: Adepte d'une église de réveil, elle déserte le lit conjugal

Après plusieurs années de vie commune, les époux, qui vivent encore sous le même toit, sont sur le point de se séparer. C'est l'homme qui a initié une procédure de séparation de corps devant la justice. Il soutient que son épouse ne remplit plus ses devoirs conjugaux depuis qu'elle a intégré une église réveillée. La dame conteste la compétence du tribunal.

Aux côtés de son avocat, Maxence, la cinquantaine revoulue, paressait plutôt confiant. Il pensait surement que son action en justice devait passer comme une lettre à la poste et qu'il allait obtenir gain de cause dans les prochains jours. Le commerçant de profession ne savait pas en réalité ce que lui a réservé Charonne, son épouse. Tout de blanc vêtue, la dame s'est contentée de «produire des écritures» au tribunal quand elle s'est présentée devant la barre. Elle a relevé dans ses écrits l'incompétence du juge du Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé à statuer sur la requête en séparation de corps introduite par son époux. Charonne ne souhaite dont pas être jugée par cette juridiction.

En effet, Maxence, qui a saisi le Tribunal de premier degré (TPD) de Yaoundé il y a quelques mois dans l'espoir d'obtenir un jugement de séparation de corps d'avec son épouse, doit désormais orienter sa requête vers le Tribunal de grande instance (TGI). Ainsi en a décidé le premier juge, qui a rendu sa décision sur le siège, en se déclarant incompétent à connaître de cette affaire.

%

Lamentations

Avant que le Juge du TPD ne se prononce sur son incompétence, Maxence a néanmoins eu l'opportunité de s'exprimer. Il a déclaré qu'il a pris Charonne pour épouse alors que cette dernière était déjà maman de trois enfants. Avec elle, ils en ont eu deux autres, âgés respectivement de 20 et 12 ans. Leur vie de couple était basée sur la confiance, la communication et le soutien mutuel. Bien que vivant encore sous le même toit, le couple semble ne plus regarder dans la même direction.

Le chef de famille, qui dit en avoir déjà marre du comportement de son épouse, a déclaré que sa vie conjugale a basculé lorsque cette dernière a commencé à fréquenter les églises de réveil. Son épouse l'accuse depuis lors de sorcellerie et ne remplit plus son devoir conjugal. «Elle dit que je veux la tuer. Elle a transformé notre maison en lieu de culte. Chaque jour à la maison, c'est les séances de prières. Quand je rentre du travail après une journée chargée, il n'y a pas la possibilité de me reposer. Quand je me plains, elle menace de partir de la maison avec nos enfants», s'est-il expliqué.

Enfants en danger ?

Poursuivant son témoignage, Maxence a relaté que Charonne a déserté le lit conjugal depuis longtemps et occupe désormais une autre pièce de la maison. «Ma femme n'a plus le temps de me faire à manger. Elle m'a privé de sexe et m'interdit d'entrer dans sa chambre. Elle marche partout avec les clés de cette chambre. Je ne peux plus supporter cette vie. Je suis encore virile et j'ai besoin de ma femme à mes côtés toutes les nuits. Si elle a choisi son Dieu plutôt que moi, je préfère me séparer d'elle une fois pour toute», se plaint-il. C'est à cause de toutes ces raisons que Maxence souhaite obtenir une décision de justice qui ordonne la séparation de corps d'avec son épouse.

Maxence s'inquiète également pour l'épanouissement et l'éducation de leur progéniture encore mineurs. Selon ses dires, son épouse en fait trop. «C'est à 3h du matin qu'elle se met à chanter les chants de louange et d'adoration. Elle empêche même que les enfants se concentrent sur leurs études. Elle les traumatise.» Bien que choqué par le récit de son époux, Charonne est restée imperturbable, et n'a avancé aucun mot. «On lui a demandé de rester muet devant ce tribunal. Elle refuse de parler ici. Allez introduire votre procédure au TGI si vous le voulez», a conseillé le juge.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.